Probabilité de chance de risque = 100% puissance quatre

Probabilité que tout se passe bien = zéro.

"Reader, I think proper, before we proceed any farther together, to acquaint thee, that I intend to digress, through this whole history, as often as I see occasion."

Henry Fielding, Tom Jones

samedi 7 juin 2008

Eloge de la malléabilité (Part II) - Le Malléable en neuf leçons

À présent que le concept a priori opaque de malléabilité a été quelque peu éclairci (ou obscurci), je me propose de te donner, cher lecteur, certaines clefs quant au fonctionnement dudit Malléable.

Leçon n°1 : Le Malléable aime se laisser convaincre (alors qu’il a déjà pris sa décision, mais il ne le sait pas encore, le filou)

Illustration : Le Malléable emploie ce type de formulations, caractéristiques du degré de gravité avec laquelle le syndrome l’a atteint : "Donne-moi une bonne raison de rentrer à 7h du matin chez moi ! (…) Ah, si c’est pour aller au concert d’un groupe que je ne connais pas, à l’autre bout de Paris, qui commence à 4h du matin et qui coûte 40 euros, je suis partant."

Leçon n°2 : Quand on tente de le corrompre, le Malléable n’insiste pas beaucoup pour contrer la proposition.

Illustration : "Alleeez, viens !" "Heuuu, bon ben, d’accord."

Leçon n°3 : Le Malléable a de la volonté.

Illustration : "Oui, vraiment, je pense que c’est une bonne idée de dépenser 180 euros pour cette bouteille de champagne."

Leçon n°4 : Le Malléable a de la volonté, seulement, il fait le choix de ne pas en user.

Illustration : Il est 2h du matin. Alors que le Malléable doit rédiger une dissertation de métaphysique et/ou écrire une analyse détaillée de Ulysse de James Joyce pour le lendemain, 8h, le Malléable prend, consciemment et sereinement, la décision de plutôt regarder l’intégralité des épisodes de Star Trek pour "se donner du courage". Au contraire, l’Influençable est trop influencé par la dictature de son agenda pour oser se compromettre ainsi.

Leçon n°5 : Le Malléable est de bonne volonté et laisse une certaine marge de manœuvre à ses congénères.

Illustration : la conversation de deux Malléables.
- On va où ?
- Où tu veux.
- Non, où tu veux toi.
- Non non, vas-y toi, choisis.
Quelques heures plus tard :
- On y va à quelle heure ?
- Je sais pas, tu en penses quoi ?
- Ben, c’est toi qui décides !
- Non, décide, toi.

Leçon n°6 : Si l’on prend la leçon n°5 pour hypothèse, on en déduit assez rapidement la vacuité de certaines soirées des Malléables lorsqu’ils se retrouvent ensemble.

Illustration : les Malléables ont passé la soirée à marcher pour chercher un endroit qui leur convienne, et ont fini par se poser dans un bar PMU tout pourri avec des cacahuètes minables, 10 minutes avant la fermeture.

Leçon n°7 : Le Malléable est malléable, c’est-à-dire moelleux, de bonne composition, et pétri de contradictions.

Illustration : une tranche de pain de mie.

Leçon n°8 : Le Malléable se laisse parfois déborder par sa malléabilité.

Illustration : alors qu’il a un tout petit peu fait son ronchon pour accepter de sortir de chez lui, le Malléable est le seul motivé pour aller manger des huîtres à 8h du matin.

Leçon n°9 : Le Malléable a toujours besoin d’un plus Malléable que lui.

Illustration : son oreiller.

Conclusion : le Malléable, l’essayer, c’est l’adopter.


naÿv la nrf yee!

2 commentaires:

  1. Regarder les trois Rambo en n'ayant pas révisé la veille d'un examen en école d'ingénieur, est-ce faire preuve de malléabilité fanchienne ?

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