Probabilité de chance de risque = 100% puissance quatre

Probabilité que tout se passe bien = zéro.

"Reader, I think proper, before we proceed any farther together, to acquaint thee, that I intend to digress, through this whole history, as often as I see occasion."

Henry Fielding, Tom Jones

lundi 23 juin 2008

dimanche 22 juin 2008

Flashback

Il faut savoir qu’à l’âge de 4 ans, Rupus fut torturé par les Sinéens…


Le peuple de Rome ne voyait en cette histoire qu'une chose : un jour, Rupus deviendrait lui-aussi psychopathe...

Episodium III, Saisonus I

Soudain apparût dans l’assistance un visage nouveau… Au milieu de tous les prétendants, un guerrier à la peau d’ambre fit son entrée. C’était le seul rescapé d’un groupe de mercenaires romains. Revenant des guerres puniques, il connaissait le parfum de la mort, la haine de l’ennemi, la valeur de l’amitié.

Son fidèle serviteur, Prustule, tentait de lui soigner une cruelle blessure à la cuisse. Rupus, car c’était son nom, laissait derrière chacun de ses pas une tâche de sang, aussi pourpre que celui qui coula des talons d’Achille.

Plupina, émerveillée par la splendeur de ce conquérant, alla à sa rencontre, les seins nus... .



Mais la foule, femme vengeresse au cri fatal, semblait guidée par la perfide Junon ce jour-là. Injuriant Rupus, la multitude exhorta Plupina à choisir comme époux un certain Glucus…



4 bonnes raisons de ne pas aller voir PHENOMENES au cinéma

1. Si Mark Walhberg est votre idole, le mâle de Hollywood, le bad guy de L.A., en d’autres termes, l’homme avec un grand H… évitez Phénomènes. L’acteur a dû subir une dé-testostéronisation avant de commencer le tournage : voix faible, pleurs à répétitions, réflexions sentimentales de pacotille. On a plus qu’à lui tatouer un gros « L » sur le front.

2. Si vous êtes amateurs de films d’horreur, et que pour vous, suspens rime avec ellipse et suggestion, n’allez pas voir Phénomènes. Au bout de 3 minutes, on sait déjà que ce sont les toxines de plantes qui interviennent dans le processus de sécrétion d’hormones du cerveau qui déclenche des poussées suicidaires. Bref, pas très glamour tout ça. Bien sûr, ça n’atteint pas le niveau de nullité de Incassable, autre perle du genre du même réalisateur.

3. Si pour vous, le mot émotion renvoie à une foultitude de sentiments, plus complexes les uns que les autres, n’allez pas voir Phénomènes. Pour M. Night Shyamalan, l’équation est simple : être ému = pleurer.

4. En parlant d’équation… le meilleur moment est sans doute lorsque le latino de service de l’histoire est dans une voiture. Il y a des morts sur la route, et une des passagères est traumatisée à la vue des cadavres. Alors, le latinos dit « look at me ! LOOK AT ME.. ok, I’m going to give you a riddle and you’re going to give me the answer. If I give you one cent on the first day, two cents on the second day, and so on, how much money would you have at the end of the month ? »... C’est vrai qu’en situation de choc intense, le mieux est de résoudre des problèmes mathématiques. Ça coule de source !

En conclusion, si vous voulez une distraction phénoménale, allez plutôt voir du côté des Dominos de la Passion* !
Anne de Chochult
*Next episode on Monday !
...
Les potins d'Hollywood : Par ailleurs, j'ai entendu dire que Danny Boon venait de racheter les droits du film, pour en faire un remake français, avec Kad dans le rôle titre, et Line Renaud dans celui de la vieille folle. Le "phénomène" serait localisé dans le Sud de la France, et les symptômes serait : 1. Les gens commencent à parler en Chtits, 2. Ils se plantent des frites de la "Baraques à Frites" dans le nez, 3. Ils meurent dans d'atroces souffrances.

mardi 17 juin 2008

Les pires affiches de films (2)

Dans la série "affiche de film toute moche", je voudrais Les Orphelins de Huang Shi.




1. LE COSTUME TROP GRAND
Quelqu’un a comme qui dirait « eu la main lourde sur Photoshop »… En plus d’avoir un cou de girafon, Jonathan Rhys Meyers vient d’apprendre qu’il a écrasé une famille de cochons d’Inde sans faire exprès.


2. LA MOUMOUTE
Désolée, mais on sait tous que la dernière fois où Chow Yun-Fat avait de vrais cheveux, Lady Diana était encore en vie. Alors il aurait peut-être fallu soigner un peu plus cette moumoute monochrome en plastique.


3. L’HEROINE
Non seulement la belle gosse de l’histoire a des allures de Charlize Theron râtée, mais en plus, on lui a semble-t-il rajouté des « extensions à la chinoise ». On hésite quant à la nature de ces cheveux bizarres… Sont-ce des bouts de Swiffer* jaunis ou des filaments de bambou teintés ?


4.INSPIRE D’UNE HISTOIRE VRAIE
Merci de le préciser les mecs! Parce que vu l’authenticité que donne l’affiche au film, on en aurait presque douté…


5. LE SLOGAN
« La guerre a fait d’eux des orphelins. L’amour a fait d’eux des légendes ». Des orphelins du bon goût ou des légendes du kitsch ?



Anne de Chochult


*Swiffer, pour ceux qui ne savent pas, c'est ça :


Les pires affiches de films

Dans la famille "affiche de film toute pourrie", je voudrais Bangkok Dangerous.



1. LES CHEVEUX
Nicolas Cage a emprunté le mullet-sur-le-tard de Tom Hanks dans le Da Vinci Code. Allez, rends-le Nic’ !

2. L’EXPRESSION
C’était censé être le regard « dans le business, on m’emmerde pas ». Finalement, ça donne plutôt du « Putain, j’me rappelle plus si j’ai du lait dans le frigo… »

3. LE BRAS
Là, ça se corse.. Est-qu’il cherche son porte-feuille ? Est-ce qu’il essaie de faire un bruit de pet sous son aisselle ? Et s’il cherche à faire autre chose… POURQUOI ?
...
4. LES TROUS DE BALLES
Nicolas Cage est-il enfermé dans une bouteille de verre ? Les trous de balles sont-ils des métaphores visuelles ?

5. LA MAIN
La main n’est-elle pas disproportionnée par rapport à la tête de Cage ? L’ennemi qu’il combat dans le film… ne serait-ce pas le redoutable… Mister Photoshop ?
...
6. LE FEU
Apparemment, Nicolas Cage réussit à trouver du magma en fusion à Bangkok. Bien joué Nic’ !


Anne de Chochult,
inspirée du magazine Empire.

Un nom pour mon enfant...


Cher tous,

Merci d'être toujours plus nombreux à voter pour nos sondages !

Là encore, les résultats sont pétrifiants d'intérêt, puisque vous êtes 57% à avoir choisi Plupin le Bref comme prénom pour votre futur enfant, suivi de très près par Cline l'Ancien (42%). Rupus Tule (28%) s'en sort avec un score honorable, tandis que Glucus Gynecoi (4%) reste au plus bas, n'ayant pas du tout séduit les foules.

Pourquoi Plupin le Bref a-t-il conquis les esprits si facilement ?
Il y a trois explications, d'ordre sexuel, psychiatrique et historico-marital.
Explication sexuelle : le son plup [/pl'up] du début induit une sensation fraîche et parfumée, très délicate, presque caressante, qui a sans doute permis de mettre dans un état pré-orgique le votant.
Explication psychiatrique : notre peuple se sent encore coupable de la décapitation de Louis XVI, et pour expurger ce sentiment de culpabilité qui le ronge, il a préféré voter pour le prénom qui ressemblait le plus à celui d'un Roi des Francs.
Explication historico-maritale : Pépin le Bref ayant épousé Berthe au Grand Pied, il semblait instinctivement acquis qu'un enfant nommé Plupin le Bref serait destiné à un grand avenir.
Sur ce vent de nostalgie romano-royale, je vous dis à bientôt pour un prochain sondage!

Anne de Chochult

lundi 16 juin 2008


Les découvertes tardives qui vous font sentir profondément idiot(e)

Il y a ces moments de perplexité profonde, pendant lesquels votre cerveau semble faire la grève…
et quelques secondes/jours/mois/années plus tard, un jour, la lumière se fait et là vous vous exclamez « AAAAAH, mais moi j’avais pas compris que … » « AAAH mais moi je savais pas que… » :


- en fait, le logiciel Windows, ça voulait dire Fenêtre.
- en fait, PPDA renversé par une Ferrari, ça ne voulait pas dire qu’il avait eu un accident de travail (héhé...)
- en fait, on ne vit pas à l’intérieur de la terre sur une plaque gravitationnelle, mais sur la terre (authentique, mais ce n’est pas moi).
- en fait, Kaamelot, c’est un jeu de mot sur Camelot et Camelote.
- en fait, Lyon, ce n’est pas dans l’Est de la France (croyance due à des problèmes de localisation spatio-temporels heureusement résolus depuis plusieurs années).
- en fait, se limer les ongles, ça ne les rallonge pas (source de grands moments de frustration).
- en fait, « quand même », ça ne s’écrit pas « comme même ».
- en fait, loucher quand il y a un coup de vent, ce n’est pas dangereux.

Et surtout … surtout …. Les fameuses découvertes quand on commence à lire les paroles de ses chansons préférées.
- Non Julien Clerc, il n’a jamais chanté « comme un petit rat d’eau sur l’océan », c'était trop mignon pour être vrai, mais c'était « comme un petit radeau sur l’océan ».
- Et en fait, Doc Gynéco, quand il disait « ma tasse…p », il était super vulgaire.
- Et non, dans California Dreaming, il n’y a pas de référence à une belle teutonne qui s’appelle Anneliese Braun, ils disent seulement « All the leaves are brown »
- Et puis, Jacques Brel, quand il parle flamand, il parle pas toujours flamand, mais il dit aussi des trucs super vulgaires en français très vite pour faire style que c’est du flamand.

Finalement, notre imagination est peut-être bien plus poétique que la réalité...


Bâle Ferigonzella
Episodium II, Saisonus I

Plupina était une jeune mortelle à la peau de melon. Elle naquit de la semence d’un homme, qui avait marché sur le Rubicon avec César. Mais Plupina ne vit jamais son père. Alors qu’il se promenait sur la via Veneto, il se prit les pieds dans sa toge et fut écrasé par le mulet de l’esclave favori de l’Empereur Néron, en 54 av. J.-C.

Sa mère, une louve de Carthage, l’enfanta dans les gradins du Colisée, et en mourut. Plupina fut alors confiée à un tuteur, Titus Tatius, pédagogue de grande qualité. Le brave homme, d’une érudition sans égale, avait reconnu en Socrate son alter-ego cosmique. Il décida donc qu’il boirait la ciguë le jour de ses 71 ans. Ne pouvant abandonner Plupina, il fit paraître une annonce sur le forum, afin de lui trouver un compagnon.

A son 14e anniversaire, Plupina fut condamnée à choisir un mari parmi des hommes nus, sans gêne ni retenue.
...
Starring :
Plupina................................................................Livia Pompilius
Homme nu 1..........................................................Carlos del Papa
Lion.........................Pumba (Remerciements au Zoo de Rouan-les-Bignes)
Episodium I, Saisonus I


Starring :
The narrator....................................................Clatendula Cicero

mardi 10 juin 2008

COMING SOON !
....
Un roman-photo dans la Rome Antique.
Une histoire de passion, de trahison, de haine et d'amour.
Soyez nombreux à suivre les aventures de Rupus et Plupina...

lundi 9 juin 2008

Le code de la route, une souffrance partagée

Les résultats de notre second sondage sont parlants : je ne suis pas la seule à avoir traversé les affres de la sixième faute au code de la route. 38 % de nos lecteurs assidus déclarent avoir versé des larmes amères suite à une déception routière. Il semblerait que le code de la route est bien une souffrance partagée par tous, mais dont on parle peu, préférant se lamenter sur la difficulté du permis de conduire.
Graziella Feneo
Le voisin de siège de métro

11h00. 7 morts à Tokyo. Une dizaine de blessés graves. Un homme poignarde des passants au hasard, dans une crise de folie meurtrière. C’est avec cette info que je commence ma journée. « Fatigué de vivre », a-t-il lâché aux enquêteurs pour se justifier. « Putain, comment un mec peut tuer autant de gens au couteau dans un lieu public bondé ? », lance un de mes colocataires.

17h00. Je prends le métro. Je réussis à trouver un siège de libre. Je baisse les yeux au sol. Au passage, je balaie du regard les mains de mon voisin. La main droite tient un livre aux bords déchirés. J’essaie de voir de quel livre il s’agit… Inconnu au bataillon. La main gauche maintenant. Qu’est-ce que c’est que… ?! Je découvre avec effroi que mon agréable voisin tient un canif pointu (l’a-t-il aiguisé récemment ?) et rouillé (serait-ce du sang séché ?) dans sa grosse menotte poilue. Il joue avec, caresse la lame de ses doigts dodus, et le secoue dans tous les sens, comme s’il s’agissait d’une excroissance phallique virilisante. Un frisson me parcours le corps. Je n’ose descendre à la prochaine station, de peur que l’inconscient, et probable criminel en puissance, ne me poignarde le dos.

17h04. J’ai compris. Le couteau lui sert à arracher les pages de son livre qui étaient collées entre elles…

A défaut d’être sensationnel, CETTE HISTOIRE VAUT BIEN SON PESANT DE CACAHUETES ; ou plus simplement, ce fait divers montre bien à quel point les voisins de siège de métro sont une loterie à haut risque.

Anne de Chochult

Vous aussi, vous avez des témoignages concernant vos voisins de siège de métro ? Doit-il y avoir un organe de régulation trans-urbain des voisins de siège de métro ? Retrouvez tous nos débats sur exquisitecorpse.blogspot.com !
Maradona par Kusturica, d'Emir Kusturica
ou plutôt Kusturica par Kusturica



Maradona, c’est pas vraiment mon idole. Mais s’il est filmé par un grand cinéaste, là je veux bien aller au cinéma pour le voir. Emir Kusturica, deux palmes d’or à Cannes, semblait être une valeur sûre. Sauf que dans ce pseudo-documentaire bordélique, il passe totalement à côté de son sujet.

Ça commence sur un ton très second degré. « Qui est cet homme, ce magicien du football. Cette victime de la cocaïne, repentie, qui a d’abord ressemblé à un Falstaff, puis à une pub pour spaghettis », dit Kusturica en voix-off. Et juste après, ça se gâte. Déjà, on ne fait que voir le réalisateur. Tout le temps. Sa tête de Jean Louis Borloo hippie filmée en contre plongée, on aurait pu s’en passer (preuve plus bas). Il est la voix off, il est le verbe et l’image, il est la substance, mais ça ne lui a pas suffi ! Il a fallu qu’il passe des extraits de ses films (dont on comprend mal le rapprochement avec la vie du footballeur argentin…) ! Il présente sa fille à Maradona devant la caméra, parle de la mort de sa mère. Bref, ce documentaire témoigne d’une forte-forte-FORTE hypertrophie du moi. D'ailleurs, rien que le titre du documentaire montre que le sujet et l'auteur sont sur un pied d'égalité.

Mais ce qui énerve sans doute le plus, c’est que dans les rares moments d’interview de Diego Armando Maradona, on voit se profiler un personnage comique et intéressant. Avec des phrases du genre : « Imagine le joueur que j’aurais été si j’avais pas pris de la coke ? » Et au lieu d’exploiter ça, au lieu de creuser, Kusturica le filme en fan, sans recul ni analyse.

Il y a une sorte de vraie-fausse admiration qui se dévoile peu à peu. En voix-off, le réalisateur dit : « L’accueil de son public ne démontre qu’une chose : on pardonne tout aux dieux ». Bon, le mec n’a fait que marquer des buts dans sa vie. C’est peut être un peu exagéré de le considérer comme un dieu. Et le pire, c’est quand Kusturica raconte que Maradona est la dernière personne qui a parlé à sa propre mère avant de mourir. « Au moins, elle a parlé à un dieu avant d’aller au paradis », lance-t-il. On ne sait pas trop si c’est du second degré morbide ou de la démagogie pâteuse. Maradona est anti-Bush, anti-Etats-Unis, comme l’est Kusturica. Le réalisateur a-t-il voulu mettre en avant un personnage plus célèbre que lui pour faire passer ses opinions ?

Sans aucun recul sur le sujet, Kusturica signe un documentaire médiocre. On reste sur sa fin, ennuyé par les nombreux extraits répétitifs et sans intérêt (cf. les petits dessins animés où Maradona joue au foot contre Bush, Blair ou Thatcher déguisés en diables.) Finalement, ce qu’on retient en sortant du film, ce sont les phrases cultes de Maradona, son accent argentin mélodieux. On fredonne la chanson de Manu Chao « La vida es une tombola », et on passe à autre chose, faute d’avoir réellement appris quelque chose pendant le film.


Anne de Chochult


Preuve :









dimanche 8 juin 2008

Dans la peau ...

... d’une poubelle électrique

Electroménager futile

Une main passe -
Biiip
J’ouvre le bec -
Bzzt.

On m’remplit la panse -
Cling ! cling !
Je m’referme aussi sec -
Re-bzzt.

Demain la ch’tite Portugaise -
Gueche gueche
Me dévissera la tête -
Chouing, chouing, chouing

Empoignera mes entrailles -
Glurp
Direction : la benne verte !
Drzzt
Clang
Boum !
invité : Toni del Gremabite

samedi 7 juin 2008

Eloge de la malléabilité (Part II) - Le Malléable en neuf leçons

À présent que le concept a priori opaque de malléabilité a été quelque peu éclairci (ou obscurci), je me propose de te donner, cher lecteur, certaines clefs quant au fonctionnement dudit Malléable.

Leçon n°1 : Le Malléable aime se laisser convaincre (alors qu’il a déjà pris sa décision, mais il ne le sait pas encore, le filou)

Illustration : Le Malléable emploie ce type de formulations, caractéristiques du degré de gravité avec laquelle le syndrome l’a atteint : "Donne-moi une bonne raison de rentrer à 7h du matin chez moi ! (…) Ah, si c’est pour aller au concert d’un groupe que je ne connais pas, à l’autre bout de Paris, qui commence à 4h du matin et qui coûte 40 euros, je suis partant."

Leçon n°2 : Quand on tente de le corrompre, le Malléable n’insiste pas beaucoup pour contrer la proposition.

Illustration : "Alleeez, viens !" "Heuuu, bon ben, d’accord."

Leçon n°3 : Le Malléable a de la volonté.

Illustration : "Oui, vraiment, je pense que c’est une bonne idée de dépenser 180 euros pour cette bouteille de champagne."

Leçon n°4 : Le Malléable a de la volonté, seulement, il fait le choix de ne pas en user.

Illustration : Il est 2h du matin. Alors que le Malléable doit rédiger une dissertation de métaphysique et/ou écrire une analyse détaillée de Ulysse de James Joyce pour le lendemain, 8h, le Malléable prend, consciemment et sereinement, la décision de plutôt regarder l’intégralité des épisodes de Star Trek pour "se donner du courage". Au contraire, l’Influençable est trop influencé par la dictature de son agenda pour oser se compromettre ainsi.

Leçon n°5 : Le Malléable est de bonne volonté et laisse une certaine marge de manœuvre à ses congénères.

Illustration : la conversation de deux Malléables.
- On va où ?
- Où tu veux.
- Non, où tu veux toi.
- Non non, vas-y toi, choisis.
Quelques heures plus tard :
- On y va à quelle heure ?
- Je sais pas, tu en penses quoi ?
- Ben, c’est toi qui décides !
- Non, décide, toi.

Leçon n°6 : Si l’on prend la leçon n°5 pour hypothèse, on en déduit assez rapidement la vacuité de certaines soirées des Malléables lorsqu’ils se retrouvent ensemble.

Illustration : les Malléables ont passé la soirée à marcher pour chercher un endroit qui leur convienne, et ont fini par se poser dans un bar PMU tout pourri avec des cacahuètes minables, 10 minutes avant la fermeture.

Leçon n°7 : Le Malléable est malléable, c’est-à-dire moelleux, de bonne composition, et pétri de contradictions.

Illustration : une tranche de pain de mie.

Leçon n°8 : Le Malléable se laisse parfois déborder par sa malléabilité.

Illustration : alors qu’il a un tout petit peu fait son ronchon pour accepter de sortir de chez lui, le Malléable est le seul motivé pour aller manger des huîtres à 8h du matin.

Leçon n°9 : Le Malléable a toujours besoin d’un plus Malléable que lui.

Illustration : son oreiller.

Conclusion : le Malléable, l’essayer, c’est l’adopter.


naÿv la nrf yee!

vendredi 6 juin 2008

Deux jours à tuer, de Jean Becker


J’avais deux heures à tuer, alors je suis allée voir « Deux jours à tuer ». Ce film, je ne serai sûrement pas allée le voir naturellement. Le scénario avait tout l’air d’indiquer de manière subliminale : « attention ! film pour dépressifs ». Et je n’aime pas pleurer au cinéma.
Antoine, la quarantaine, envoie paître sa femme, ses
enfants, ses amis, son boulot, sa vie. En un week-end.
Au début, il y a la lente descente aux enfers de celui qu’on croit fou. Ensuite, l’explication. Les premières minutes, on rit des répliques cinglantes qu’Antoine lance à son client, à sa femme ou ses enfants. On s’imagine à sa place en train de dire ses quatre vérités. « Votre yaourt, vous pouvez vous le mettre dans le cul », dit-il à son client. « Oh, des avocats crevettes, comme c’est originaaaal Chérie », lance-t-il ironiquement à sa femme.

Peu à peu, on est mal à l’aise, devant cet individu qui transgresse à ce point les règles de la bienséance. Il insulte sa femme, pelote celle de son ami, et j’en passe. On pense que, victime du « malaise dans la civilisation », sa soupape explose. Il devient l’être anti-social par excellence. Pour vivre en société, il faut savoir mentir, par omission ou pas. Mais Antoine n’a pas envie d’exister au sein de cette société là : « Pourquoi dès que quelqu’un parle avec un minimum de sincérité, tout le monde le trouve dingue ? », dit-il. Même si on éprouve de la répulsion envers le personnage, parfois, on comprend ce qu’il ressent. Cette quête de sens, ce besoin de se sentir vivant comme il dit. Pourtant, sa méthode pour trouver du sens à sa vie est désagréable à voir. On pense que ça va "finir en Shining", qu'il va découper ses proches à la hâche.

Or, il y a une autre explication à cette folie soudaine. Même si on commençait à s’en douter avant la révélation, c’est assez déplaisant cette fin. On aurait préféré qu’il n’y ait pas de justification concrète. Qu’on reste avec l’idée que c’est une société déshumanisée qui a créé ce déséquilibré. Car en apprenant qu’Antoine a simulé sa folie, et que le réalisateur nous a mené en bateau depuis le début, la moral du film se trouble, et devient confuse dans notre esprit.


Anne de Chochult

L’amour en suédois…


C’est un petit film tout mélancolique qui raconte simplement comment deux jeunes, entre l’enfance et l’adolescence, s’aiment. Datant des années 70, A Swedish love story est un petit bijou de nostalgie aujourd’hui diffusé en France.
Une fille, un garçon…ça paraît incroyablement banal pour un chef d’œuvre… et pourtant, c’en est bien un.

Ils ont 15 ans à tout casser. Pär roule sur une vieille bécane en bande avec ses potes, il crapote en frimant cigarette après cigarette, a des cheveux roux tout foux plein les yeux et surtout un sourire béat quand il voit Annika. Elle, c’est une lolita aux grands yeux de chat et qui crapote aussi, une fille incroyablement gracieuse et adorable, une beauté éphémère un peu désabusée. Ils se tournent autour, se dévisagent, et esquissent des gestes, avec hésitation, crevant d'envie de se parler et de se toucher mais ne savant pas très bien comment faire. Ils tentent de se faire une contenance, en fumant (c'est incroyable le nombre de cigarettes fumées tout au long du film, alors bien certifié seventies), en s'ignorant, et surtout en se dévisageant.

Ils dansent et fument comme des gosses mais s’embrassent et s’aiment bien mieux que des adultes. Car les adultes ici, ce sont ces êtres insatisfaits, dépressifs, qui font la fête mécaniquement et sont profondément malheureux. Tandis que leurs copains et copines flirtent selon les conventions , tandis que leurs parents se séparent ou s’ennuient sans conviction, Pär et Annika vivent leur coup de foudre, en marge.
Ce n’est juste qu’un petit film, une histoire, toute simple. Ce n’est juste qu’une très belle histoire d’amour.
Graziella Feneo

mardi 3 juin 2008

La RECETTE du mois

Avis à
Tous les fins gourmets,
Aux princes de la fourchette,
Aux gourmands décomplexés,
Aux gastronomes astronautes et autres cuisinophiles enflammés !

En juin, la panure est à l’honneur !

Appelée « chapelure » par les puristes, la panure est une fine croûte composée principalement de farine, d’œuf, et d’épices. Du grec ancien panere, penis, pani, qui désignait alors le mouvement d’épaule qu’effectuaient les gladiateurs pour se protéger des bêtes féroces, la panure est devenue synonyme de « seconde peau à viande » au Moyen-Âge. Gontran de la Belle, troubadour de profession, est reconnu comme étant le premier inventeur de l’escalope panée. Il aurait inventé cette recette par hasard, afin de camoufler un steak avarié qu’il allait servir en dîner à sa bien-aimée. Depuis, les mets ayant recours à la panure sont toujours plus nombreux et variés.


Peinture anonyme de Gontran de la Belle (à gauche),
datant de 1567, conservée au musée de Pouilly-les-Oises.

L’énigme du mois !

A partir de la photo, serez-vous capable de deviner la recette qui a été suivie pour aboutir à ce chef d’œuvre de la gastronomie française ?


Pied pané à la milanaise

Je vous rappelle que le gagnant recevra un kilo de cuisses de grenouilles, origine Chine. Alors soyez nombreux à participer ! Nous attendons vos commentaires !


Anne de Chochult

lundi 2 juin 2008

Éloge de la malléabilité (Part I) - Définition et symptômes
ou comment feindre l’absence de volonté en neuf leçons (parce que dix, c’est has been)

Petit point sémantique tout d’abord, cher lecteur : être influençable et être malléable, ça n’a RIEN à voir.

L’éclairage du très honoré dictionnaire
Littré

- "Malléable : (fig.) : Souple, docile, qui se laisse manier. C'est un caractère malléable."
(je ne résiste pas à la tentation de partager également avec toi, lecteur, l’historique en vieux françois de ce terme moelleux et mirifique s’il en est:
"XIVe s. [Les métaux] Après leur fusion, fixables Doivent estre et bien malleables, Nat. à l'alch. err. 122.
XVIe s. Iceluy se congeleroit en argent et seroit rendu malleable, PALISSY, 220.)"

- Influençable : le Littré ne connaît pas ce terme outrageux, et c’est bien la preuve irréfutable de la supériorité du Malléable sur l’Influençable. Désormais nous désignerons ces deux caractères ainsi pour davantage de lisibilité.

En l’absence d’une définition convenable, tu devras, cher lecteur, te remettre à l’obscurantisme de la (quelque peu) moins reconnue N.F., docteur es-je-rentre-tôt-ce-soir-ah-tiens-il-est-quatre-heures-ben-du-point-de-
vue-du-matin-il-est-plutôt-tôt :

L’Influençable avait VRAIMENT décidé de rentrer tôt.

Le Malléable sait PERTINEMMENT,
en son for intérieur,
qu’évidemment,
il va rentrer à quatre heures.

Nota Bene : Généralement, Le (ou La, mais ça m’étonnerait fort, puisque comme le dit Disiz La Peste dans son album Poisson Rouge, "Toute ressemblance avec des personnes qui se sentiraient visées ne serait que pur hasard.") ; je disais donc, LE Malléable souffre également d’un syndrome assez persistant, dont les causes restent mystérieuses, même pour les verbicrucistes les plus érudits. Ce syndrome consiste en une fâcheuse tendance à abreuver (op.cit) gentiment et gaiement, plein de bonne volonté, son entourage de "on ne se voit pas assez !" ou de "on fait un truc cette semaine absolument" (alea jacta est). Et ce, tout en étant over-surbooké pour les six mois à venir (mais ça, il ne peut (mutatis mutandis) pas le savoir, puisque ce sont toujours des événements tant impromptus qu’imprévisibles – ou pas - qui lui tombent sur le coin de la figure (confer Les listes essentielles)).

Coming soon : Eloge de la malléabilité (Part II) - Le Malléable en neuf leçons

naÿv la nrf yee!
Monsieur F., veuillez mâcher vos mots
ou comment j’ai appris à détester les critiques malententionnées

J’aime les critiques méchantes. C’est si jouissif de lire des phrases tranchantes sur les plus grosses daubes cinématographiques. Le champion des cassages sidéraux, c’est bien sûr Télérama. Ahhh… quand je vois le petit bonhomme qui fait la grimace, mon cœur palpite. C’est toujours follement excitant ! Sauf quand le film sur l’échafaud, vous l’avez adoré…

Le dernier Indiana Jones, je l’attendais avec impatience. Fan des trois premiers, je voulais une suite digne, dans la même lignée. Et mon souhait a été réalisé. Dès les premières minutes, je savais que la poursuite des crânes de cristal n’allait pas me décevoir. Lorsqu’Indy a ramassé son chapeau, et que la mélodie a commencé, tout mon corps a frissonné d’un bonheur nostalgique et enivrant.

Humour, aventure et second degré, tout était là pour que les critiques aiment le film. Et pourtant, il a fallu qu’elles le détruisent. « Pas assez originale cette suite », « d’accord, c’est une suite qui ne trahit pas la trilogie, mais il n'y a aucune trouvaille ». On reprochait à mon Indiana Jones de n’avoir pas transgressé ses règles. Critique des plus stupides, car lorsque les suites ne sont pas fidèles, on les lapide sans pitié (et à juste titre).



Mais la critique la plus persifleuse, c’est Télérama qui l’a enfantée. Le bourreau à l’œuvre s’appelle Aurélien Ferenczi. Je l’imagine comme le critique gastronomique de Ratatouille. Les traits tirés vers le bas, le regard froid, le teint blafard. Les lèvres fines comme des lames de rasoirs, prêtes à dégoupiller les méchancetés. Ce monstre a eu l’audace de qualifier le film de « gros pudding industriel dur à digérer ». C’est parce que vous vous êtes goinfré à Cannes que vous n’avez pu le digérer, M. Ferenczi, oserai-je dire. Car Indiana Jones 4 passe tout seul ! Ce n’est pas un pudding industriel, mais un pain de campagne à la croûte dorée, et au cœur moelleux. Simple et plaisant à la fois.

Par bonté d’âme, et pour l’honneur des Chochult, je n’appellerai pas au boycott. Mais j’encourage vivement à ce que tout le monde aille voir Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal. Hissons cette merveille de divertissement au top du box-office, détrônons les Chtits, et clouons le bec une bonne fois pour toutes à ces critiques infâmes !


Anne de Chochult

LA LISTE DES EXPRESSIONS DéSUèTES (3ème épisode)

Hep, tu cherches des noises ?
Toni va péter une durite.
- Ça boume ?
- Ouais, ça groove !
Te mets pas la rate au court bouillon !
Y a pas de quoi en faire un fromage.
Ça vaut pas un clou !
Il m’a donné peanuts / peau d’balle
Tu vas me faire tourner chèvre !
Il m’a fait tourner en bourrique.
Alleeez, crache ta valda !
Tu peux t’enfoncer le doigt dans l’œil jusqu’au coude.
Va t’faire cuire un œuf, banane !
Mon œil !
J’ai l’estomac dans les talons.
Rencarder quelqu’un
Ça casse pas trois pattes à un canard !
Il s’est fait mousser.

naÿv la nrf yee!, avec la plus ou moins aimable collaboration
de Toni del Gremabite