Probabilité de chance de risque = 100% puissance quatre

Probabilité que tout se passe bien = zéro.

"Reader, I think proper, before we proceed any farther together, to acquaint thee, that I intend to digress, through this whole history, as often as I see occasion."

Henry Fielding, Tom Jones

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mercredi 26 novembre 2008

SERBIS, de Brillante Mendoza













Angeles, Philippines.


Bienvenue au cinéma porno "Family", bienvenue dans un dédale de stupre et de misère. Entre la projection de « Ebats mouillés » et celle de « Caresses anales », la famille Pineda, qui tient le cinéma, se déchire. Nanay Flor, la matriarche acariâtre, attend les résultats du procès qu’elle a intenté à son mari volage. Alan, qu’elle a recueilli dans la rue, met enceinte sa copine. Jewel, la petite fille de Nanay Flor, rêve d’être une star de cinéma glamour, et répète devant son miroir « I love you », avec une moue de femme fatale juvénile. Nayda, la mère de Jewel, est mariée mais en pince secrètement pour le projectionniste.

Serbis est une histoire de famille, une famille qui se désagrège et ferme les yeux sur ce qu’il se passe dans son cinéma : la prostitution. A l’entrée des salles, des silhouettes susurrent dans la pénombre : « Serbis ?» (« service » en philippin). Les mégots des cigarettes qu’il fument révèlent leur contour. Ce sont de jeunes hommes. Ils vendent leurs corps pendant les séances, avec l’accord tacite de la famille, qui ne peut pas ignorer. Car c’est ce qui fait marcher le cinéma, et la famille ne peut se permettre de perdre des clients. Dès lors, on s’interroge.

La moralité a-t-elle la même valeur dans une société pauvre, où la survie est un combat quotidien ? Peut-on juger Nanay Flor qui ignore la prostitution pour nourrir sa nombreuse famille ? Symbole d’une société philippine décadente, personne n’est innocent au Family. Même l’enfant de Nayda qui déambule en tricycle dans le cinéma avec son cartable est un petit voyeur. Nanay Flor essaie tant bien que mal de maintenir debout sa famille. « Petit imbécile ! Ton salaire ne te permet même pas de te payer tes vices ! », dit-elle à Alan, qui vient de mettre sa copine enceinte. Nanay Flor est un personnage intéressant, révélateur de la société philippine, dans laquelle les femmes sont décisionnaires. La preuve, le président est du sexe faible : Gloria Macapagal Aroyo.

Nanay Flor

Gros plan sur un furoncle qu’on perce, du sperme qui coule sur les commissures des lèvres, un homme qui marche en tongs dans l’urine et la crasse. Serbis est un film très cru, qui malgré son interdiction aux mois de 12 ans contient des scènes pornographiques. Sans soutien musical, la caméra colle aux personnages. Nos sens sont soudain enrobés dans un climat lourd et lubrique.

Sur le coup, l’expérience est assez désagréable pour qui éprouve quelque pudeur envers la chair. Mais, comme pour ces musiques que l’on aime qu’à la deuxième écoute, on ne regrette pas d’avoir vu le film, car Serbis est une drôle d’expérience cinématographique, à l’image de sa fin, où une flamme consume l’écran juste avant le générique.

Anne de Chochult

dimanche 22 juin 2008

4 bonnes raisons de ne pas aller voir PHENOMENES au cinéma

1. Si Mark Walhberg est votre idole, le mâle de Hollywood, le bad guy de L.A., en d’autres termes, l’homme avec un grand H… évitez Phénomènes. L’acteur a dû subir une dé-testostéronisation avant de commencer le tournage : voix faible, pleurs à répétitions, réflexions sentimentales de pacotille. On a plus qu’à lui tatouer un gros « L » sur le front.

2. Si vous êtes amateurs de films d’horreur, et que pour vous, suspens rime avec ellipse et suggestion, n’allez pas voir Phénomènes. Au bout de 3 minutes, on sait déjà que ce sont les toxines de plantes qui interviennent dans le processus de sécrétion d’hormones du cerveau qui déclenche des poussées suicidaires. Bref, pas très glamour tout ça. Bien sûr, ça n’atteint pas le niveau de nullité de Incassable, autre perle du genre du même réalisateur.

3. Si pour vous, le mot émotion renvoie à une foultitude de sentiments, plus complexes les uns que les autres, n’allez pas voir Phénomènes. Pour M. Night Shyamalan, l’équation est simple : être ému = pleurer.

4. En parlant d’équation… le meilleur moment est sans doute lorsque le latino de service de l’histoire est dans une voiture. Il y a des morts sur la route, et une des passagères est traumatisée à la vue des cadavres. Alors, le latinos dit « look at me ! LOOK AT ME.. ok, I’m going to give you a riddle and you’re going to give me the answer. If I give you one cent on the first day, two cents on the second day, and so on, how much money would you have at the end of the month ? »... C’est vrai qu’en situation de choc intense, le mieux est de résoudre des problèmes mathématiques. Ça coule de source !

En conclusion, si vous voulez une distraction phénoménale, allez plutôt voir du côté des Dominos de la Passion* !
Anne de Chochult
*Next episode on Monday !
...
Les potins d'Hollywood : Par ailleurs, j'ai entendu dire que Danny Boon venait de racheter les droits du film, pour en faire un remake français, avec Kad dans le rôle titre, et Line Renaud dans celui de la vieille folle. Le "phénomène" serait localisé dans le Sud de la France, et les symptômes serait : 1. Les gens commencent à parler en Chtits, 2. Ils se plantent des frites de la "Baraques à Frites" dans le nez, 3. Ils meurent dans d'atroces souffrances.