Probabilité de chance de risque = 100% puissance quatre

Probabilité que tout se passe bien = zéro.

"Reader, I think proper, before we proceed any farther together, to acquaint thee, that I intend to digress, through this whole history, as often as I see occasion."

Henry Fielding, Tom Jones

lundi 29 décembre 2008

Le TOP 10 des meilleurs cadeaux de Noël 2008



1. Le porte-clefs Zizi du Bénin
Il est le grigri de toutes vos sorties, ce porte-bonheur en pur bois du Bénin vous protège des mauvais esprits les plus purs, attire le vice et la luxure.

Nota Bene : cet objet de loisir est également un remède à la production de spermatozoïdes macrocéphales et biflagelles.

2. « FLAME », le parfum Burger King
Décrite comme « une odeur de séduction avec un soupçon de viande grillée », la fragrance Flame a déjà tout d’une grande. Femmes fatales et lolitas, à vos flacons !

3. Le coffret 6 couteaux à steak
Outre la précision des lames en acier bolivien, le coffret de rangement en bois est également d'un bel effet pour un cadeau !


4. La poignée banane
Marre de voir vos mioches lâcher les poêles et casseroles sur le sol en marbre de la cuisine ? Une seule solution : la poignée banane ! Anti-dérapante, ultra-adhésive, punchy et urbaine, la poignée banane est l’astuce « cadeau malin » de ce Noël !

5. Les boucles d’oreilles Bretzel
Parce qu’on peut être jolie et gourmande à la fois !



6. La ceinture décapsuleuse
Le caleçon Superman, la housse de volant en peau de crocodile, le T-shirt « FBI – Fabulous Body Inside »… déjà offerts ? Fini le casse-tête du cadeau pour les mâles dégoulinants de testostérone ! Offrez-leurs la ceinture décapsuleuse !

7. Un « wooferang »
Nos amis les bêtes ont aussi leur Noël ! Pour faire plaisir à votre cerbère, offrez-lui un wooferang ! Excellent pour maximiser le tonus de votre chien, le wooferang garantit également un pelage soyeux grâce aux microcapsules d’essence de jaune d’œuf qui se trouvent sur l’extérieur.

8. Un kit épilatoire de luxe
Trouver un beau cadeau de Noël à sa belle-mère ? Pas toujours évident ! Avec ce kit épilatoire de luxe, vous êtes sûr de joindre l’utile à l’agréable. En plus, vous n’aurez plus à supporter la vue des horribles sourcils de hiboux de belle-maman ! Alors… Banzaï ! N’hésitez plus !

9. « La passion des cochons », de Frédérique Crestin-Billet
De quoi charmer tous les amateurs de pâtés gras et autres connoisseurs de jambon du monde, « La passion des cochons » est un livre à déguster… avec la couenne !


10. Un verre à moustache
La star des plaisantins, le fétiche des farceurs mais également LE cadeau tendance de ce Noël, c’est bien sûr le verre à moustache. Elégant et cocasse, offrez à vos amis cet ustensile au charme inénarrable.

Anne de Chochult
NB: Aucun cadeau n'a été maltraité durant le dressage de cette liste.

samedi 27 décembre 2008


HOT NEWS !


Après l'Übermensch nietzschéen, le métrosexuel parisien, et leur création hybride l'Übersexualité, c'est aujourd'hui un sacré énergumène qui a vu le jour, j'ai nommé l'Hubert-sexuel. Les individus Hubert-sexuels pratiquent un fétichisme extrêmement pointu à base de margarine et de gens prénommés Hubert.

naÿv la nrf yee!

Photo : http://www.tabledescalories.com/photos/aliments/1183.jpg

My Exquisite Corpse Avenir

Petites Annonces entre Amis
...



...
Huggy Les-Bons-Tuyaux,
par l'intermédiaire d'Anne de Chochult.

Largo Winch, de Jérôme Salle

Ahhh la virtuosité d’une cascade bien menée ! Ahhh la grâce d’une scène d’amour animale et érotique ! Ahhh la délicatesse d’un dialogue d’adieu empli de justesse. Ahhh la finesse. Grande oubliée de Largo Winch, recueillons-nous sur sa tombe. Salie, humiliée, détrônée du royaume des long-métrages, la finesse n’est plus.

Est-ce si difficile que ça de faire des films d’action intelligent ? Et pourquoi vouloir copier Hollywood ? Un critique brésilien a un jour parlé d’une « incompétence créative à copier » propre au Brésil. Appliquons-là aux réalisateurs français, et en particulier à Jérôme Salle. On ne peut nier un sens du rythme. Certes, tout s’enchaîne à l’américaine. Enfin, les frenchies ont compris que dans un bon film d’action, les scènes se succèdent sans laisser au spectateur de temps de s’ennuyer. Mais quid de la crédibilité ?

Déjà, rien qu’en analysant le physique des personnages, on sait déjà qui est le « méchant », qui est honnête, qui va mourir. Kristin Scott Thomas et son carré serré sent l’intrigante à plein nez.. paf ! c’est elle qui a tout manigancé. Mais le pire, c’est quand même les acteurs principaux. N’est pas un sex symbol qui veut. Avec sa gueule d’ange exotique et sa nonchalance instinctive, Tomer Sisley avait quelques atouts pour séduire. Malheureusement, sa voix monocorde et son uni-rictus genre « eh ! je te prends pour un con » affiché durant tout le film ont eu raison de son potentiel de play-boy.

Mélanie Thierry et son physique ordinaire de femme-enfant ont du mal à convaincre. Ayons l’honnêteté de lui reconnaître une extraordinaire prestation dans Babylone A.D. où elle susurre sensuellement à un Vin Diesel sexy comme une bûche : « Are you a killer M. Torrop ? ». Ayons l’intégrité de convenir qu’une actrice qui est révélée par Quasimodo Del Paris (un classique à voir et à revoir en VHS), face à Patrick Timsit dans le rôle clé, est promise à une longue carrière. Cependant, dans son rôle de femme fatale qui se vend pour de l’argent, elle manque diablement d’ambiguïté, de stature, de crédibilité.

Non, décidément, les films d’actions sont mieux dans la langue de Shakespeare. Et mieux vaut un bon Je suis parti quelque part mais je sais que tu m’attends ici réalisé par la fille de Louis de Funès qu’un copié-mal-collé qui a fort coûté.
Anne de Chochult

vendredi 26 décembre 2008

Plaisirs régressifs : les chiffres du quatrième trimestre sont tombés.

D'après notre récent sondage consacré aux plaisirs régressifs, et ils sont nombreux, nous sommes en mesure de vous annoncer que 100% de la population est foncièrement gamine.
Prenons garde cependant, ce fait brut ne doit pas dissimuler une réalité contrastée. Derrière une apparente homogénéité, rappelons que les disparités pignoufo-pourquoitesques (cf.) demeurent conséquentes et que l'on peut à juste titre parler de fracture jambonpuréique (ibid).

Si l'on peut se réjouir du fait que près de la moitié (41%, oui on bidouille les chiffres) de notre échantillon hautement représentatif soit réticent à aller se coucher alors que ses paupières dodelinent de la tête, cela ne doit pas nous faire oublier le fait que, aujourd'hui encore, 17% oui vous avez bien lu 17% des individus tendent à pigner ou à être des pignoufs. Bonjour l'ambiance de Noël.

Bien sûr, les résultats sont encourageants en termes d'itération de "pourquoi pourquoi pourquoi" et de propension à couper les cheveux de votre voisine de classe sans que l'esthétique soit un moteur essentiel de votre acte (items recueillant chacun 8% des suffrages).

Et pourtant, ces chiffres sont bien peu de chose, lorsqu'on sait qu'ici, maintenant, autour de nous, 23% des gens mangent des BN en en mettant partout.

jeudi 25 décembre 2008


HOT NEWS


« Le foie gras, ça me fout les boules ». Cette déclaration vigoureuse de Nicolas Sarkozy à la veille de Noël a suscité, mercredi 24 décembre, une levée de boucliers aussi bien à gauche qu’à droite. Le porte-parole du PS, Barsanuphe Apostolée, a réagi aussitôt après la déclaration de l’Elysée, en évoquant « un déni de tout ce qui fait la beauté du réveillon français ». « Notre président montre à nouveau son mépris, et de la langue française, et de la culture de notre pays », a-t-il ajouté.

A droite, c’est le premier ministre Diodore Clintempoint qui, tout en soutenant la position présidentielle, a émis des doutes quant à la date choisie pour cette déclaration. « Mr Sarkozy a sous-estimé le poids des traditions. Il aurait mieux valu attendre mars pour cette annonce, à laquelle j’adhère toutefois totalement. ». « Le foie gras est débectant, c’est pour cela qu’on l’appelle gras » a-t-il fait judicieusement observer.

Quant aux syndicats, ils dénoncent sans vergogne « la nouvelle chasse aux sorcières ». « D’abord les jeunes des banlieues, puis les sans-papiers, enfin les foies gras. Quand Mr Sarkozy s’arrêtera-t-il ? » s'est exclamée Mésopée O'Talin, présidente de YW.

Selon un communiqué officiel de l’Elysée, « le président est coi et sera coi jusqu'à son retour du Larzac».
Bâle Ferigonzella, notre correspondante locale

lundi 22 décembre 2008

Le Mis-en-trop, ou le réactionnaire amoureux


Acte II scène 2 : Célimène, Eliante, Clitandre, Arsinoé

Alceste, entrant sans s'annoncer et interrompant brusquement la conversation
Madame, on ne saurait vous parler seul à seul !

Célimène
Quoi, mon ami, devrais-je prendre un air bégueule ?

Alceste
Peste de duperie, je vous quitte sur l'heure !

Célimène, prenant son auditoire à partie
Feindre un monoamour qui déplaît à mon cœur ?
Refuser qu'on m'aimât et qu'on me fasse cour ?

Alceste
Mais où que vous soyez, vos amants vous entourent !
Du train que vous menez, ma personne est à plaindre !

Célimène
Je vous en prie, vivez, plutôt qu'à mes pieds geindre !

Eliante
Mais à la fin, Monsieur, quel mal redoutez-vous ?
Seriez-vous, bien malgré nous, quelque peu jaloux ?

Alceste
Je le suis en effet, et dûment le proclame.
Madame, c'est moi seul dont vous consumez l'âme !

Clitandre
Fi d'un discours qui spolie le polyamour !

Alceste
Monsieur le beau marquis, sous vos jolis atours,
Vous êtes libertin, je le dis sans détour !

Eliante
Diantre, l'importun ! N'a-t-il l'air d'un Cléon ?

Célimène
Ce gourmandeur qui porte fier et haut menton ?
L'ennuyeux raisonneur en sa folle constance !
A promener son zèle avec force impudence
Il rendrait infidèle un vieillard pudibond !

Clitandre
Parbleu, se souvient-on de la prude Clélie ?

Célimène
Le moyen d'oublier pareille perfidie ?
Sous sa fausse vertu pourfendant l'adultère
Papillonnent gaiement mille e tre partenaires.

Arsinoé, s'adressant à Célimène
Pour bien peindre les gens, vous êtes admirable!
Mais le portrait qu'ailleurs on fait de vous m'accable.
J'entends, très chère, que votre amour libéré
Serait un mauvais tour à vos amants joué.
Que vos conceptions de l'aimable partage
Ne sèmeraient que trouble et insidieux ravages.

Célimène
Fermez vos ouïes, ma mie, à de tels commérages.
Croire au couple parfait, est-ce encore de votre âge ?
Prenez leçon de nous, les âmes généreuses,
Dont la partition riche est plus harmonieuse.
Du quintette au duo, nous préférons l'accord,
Qui dispense la joie dans nos cœurs et nos corps.

Alceste
A cette comédie, ne voulant me donner,
Je m'en vais seul en quelque lieu me retirer.
Madame, à votre gré de rester ou me suivre,
Dans la polyphonie, je ne puis hélas vivre.

Paulin Gavroche

vendredi 19 décembre 2008

Le polyamour expliqué à ma fille


- Maman, Marina m’a dit que « Blanche-Neige s’est tapée tous les nains ». Ça veut dire quoi ?
- Eh bien cela signifie que Blanche-Neige était très gourmande. D’ailleurs, si tu regardes ses initiales, ça donne BN, comme ton goûter.
- Tu veux dire qu’elle a mangé les nains ?
- Plus ou moins. Disons que comme une abeille, elle butinait à de nombreux endroits.
- Elle s’ennuyait, non ? Elle avait la bougeotte ?
- Tu sais.. la vie de ménagère, au beau milieu d’une forêt obscure… Ce n’est pas toujours amusant. Il y a peu de distractions à part les oiseaux qui chantent et la rosée du matin.
- Et les nains.
- Oui, exactement.
- Alors le Prince Charmant, elle l’aimait ou pas ?
- Non, bien sûr que non. Il était tellement lisse, et plat, et insignifiant, et minable. Surtout minable. Enfin, à l’époque des nains, elle ne savait pas encore qu’il était comme ça. Elle l’imaginait séduisant, beau, charmeur et intelligent. Bref, je suis sûre que quand il est venu lui faire un baiser pour la réveiller, elle a compris qu’il valait mieux rester dans sa cabane, plutôt que dans une villa à Cannes. Enfin je veux dire un château de princesse.
- Elle faisait quoi dans sa cabane ?
- Elle s’occupait comme elle pouvait.
- En mangeant des nains.
- Non non ma chérie, je parlais plus de polyamour que de nanophagie.
- C’est quoi le polyamour ?
- C’est aimer plusieurs personnes à la fois. C’est diviser son cœur en plein de petits éclats, et en donner un à chaque personne que tu aimes.
- Moi, j’en donnerais un à toi, un à Papa, un à Marina, et aussi à Mamie, à la maîtresse et à mon poney.
- Tu verras qu’après la puberté, ce sera différent ! Il n’y aura plus que des garçons dans ta liste.
- Ahhh… toi Maman, tu les as donné à qui tes petits bouts de cœur ?
- Eh bien à ton Papa, mais aussi à Roberto son associé, à Paul le chanteur de Jazz, et aussi à Nino, Jacques, Eric, Romain, Peter, Jean-Camille… Ah ! Et bien sûr Juan Alonso, il a un gros bout de cœur lui.
- Donc ces messieurs, c’est un peu tes nains, non ?
- Voilà.
- Mais Papa c’est un nain ou ton Prince Charmant ?
- C’est … euh… le Papa. Il a un statut à part.
Anne de Chochult

Mort d'une icône

Jouer, ce n’est pas que des dialogues sus, une voix bien placée, un regard juste. Jouer, c’est aussi le silence, la science de la rétention d’émotion. Horst Tappert s’est battu jusqu’au bout pour matérialiser cet idéal. Celui qui incarna l’inspecteur Derrick durant tant d’années, est décédé hier à l’âge de 85 ans. Il laisse derrière lui une œuvre monumentale de 12 439 épisodes, que les hédonistes et épicuriens de tous pays n’ont pas finis de décrypter. Dans chaque aventure de Derrick, Horst Tappert distillait son ardeur germanique.

Si un vent épique soufflait dans chaque épisode, c’est surtout grâce à sa rencontre, en 1924, avec Jurgen Schneider, producteur de documentaires animaliers. Durant une conférence sur la fuite de cerveaux, les deux hommes se trouvent. Ou plutôt se retrouvent. Ce sont de véritables âmes sœurs. Jurgen Schneider déclara à propos de leur rencontre : « J’étais dans une époque sombre de ma vie. L’univers des documentaires, mais surtout le monde des animaux, devenait pesant. Tout à coup, je suis dans cette conférence, et je croise le regard de Horst. J’ai lu dans ses yeux qu’on allait faire un bon bout de chemin ensemble. » L’avenir donna raison à Jurgen Schneider qui, jusqu’à son suicide en 2004, produisit Derrick, et fut également le Directeur Artistique de la série.

Horst Tappert souffrit de la disparition inexpliquée de celui qui fut son Pygmalion. Muse abandonnée, il se donna corps et âme aux derniers épisodes de Derrick. Beaucoup interprètent la fameuse phrase de l’épisode 3 457 « Harry… le monde est brutal », comme un ultime adieu à Jurgen Schneider.

Le talent de Horst Tappert à exprimer ses sentiments a sans doute été la clé de son succès à l’international. Il incarnait des valeurs universelles telles que la paix, l’amour, et la patience. Derrière l’épaisse monture de ses Rayban Vinyle, une palette d’émotions se dégageait de ses pupilles malicieuses : de l’espoir à l’attente, de l’attente à l’espoir. Quand les autres acteurs utilisaient des lames à enduire, Horst Tappert, tel un grand maître, travaillait ses rôles au pinceau. De nombreuses personnalités du cinéma ont témoigné leur peine, et même leur surprise, suite à la mort de l’acteur. A commencer par Fritz Wepper, son acolyte dans la série, qui s’est exclamé « Horst, mais il avait une santé de cheval ! ». Line Renault a souhaité quant à elle rendre un dernier hommage à celui qu’elle appelait affectueusement « le somnifères des cœurs âgés ».

Nécrologie fantasmée par
Anne de Chochult
...

Burn after Reading


Après “No country for Old Men”, ou le seul élément drôle résidait en la coupe de cheveux de Javier Bardem, les frères Coen livrent une comédie burlesque soutenue par des acteurs mythiques.

Un casting de rêve pour un scénario cauchemardesque… Osbourne Cox est démissionné de la CIA à cause de son affair avec la bouteille. Il décide d’écrire ses mémoires d’espion pour se venger, mais ces dernières tombent malencontreusement entre les mains de deux employés du club de fitness ringard Hardbodies, qui finissent par exercer un chantage plus ou moins maîtrisé sur Cox. Pendant ce temps là, sa femme, qui s’envoie en l’air avec un policier fédéral marié, entame une procédure de divorce. Par hasard, le dit amant se retrouve mêlé à toute cette histoire…

Ce film est un gigantesque quiproquo, si tordant que même Vladimir Poutine pourrait en esquisser un sourire (rappelons que « ce type ne rigole que lorsqu’il arrache les oreilles d’enfants tchétchènes (1)»).
...
"Chérie, je crois que j'ai retrouvé les bières!"

Le jeu d’acteur est juste incroyable. Exit le charme et la séduction, bonjour l’autodérision. Médaille d’or à Brad Pitt qui incarne à la perfection l’imbécillité. Grâce à une palette d’expressions burlesques plus riche que notre Danny Boon national, Brad Pitt ne peut plisser les yeux, murmurer au téléphone (2), sourire dans un placard, siroter un soda, ni même mâcher un chewing-gum, sans déclencher l’hilarité du public. Georges Clooney, tantôt loser dilettante, tantôt artisan de chaise à bascule classée X, ou paranoïaque meurtrier, est tout aussi bluffant. Quant à Frances McDormand, même si on connaissait son habilité à jouer les débiles (voir Fargo), elle excelle ici en obsédée de la chirurgie esthétique, prête à tout pour voir disparaître ses bras flasques et ses excroissances fessières.
...
Le nouveau Fernandel

Les seconds rôles sont tout aussi percutants. Mention spéciale à J.K. Simmons, le supérieur à la CIA, qui s’est illustré récemment en papa compréhensif dans Juno, et en patron sans scrupules dans Thank you for Smoking.

Mon idole, JK Simmons

Les dernières phrases (3) résument bien l’essence de Burn After Reading : de la comédie pure. Sans idéologie, ni morale. Un divertissement éthéré, qui laisse en mémoire des images désopilantes, des répliques cultes, un répertoire de gros mots inépuisables, et surtout, un sourire aux lèvres pour toute la soirée.

Anne de Chochult

1. Une des répliques cultes du faux docu de Karl Zéro « Being W ».
2. « Osbourne Cooox ? Osbourne Cox ?…. I’m a good samaritan. »
3. CIA Superior: What did we learn, Palmer?
CIA Officer: I don't know, sir.
CIA Superior: I don't fuckin' know either. I guess we learned not to do it again.

Fabrique une bombastic comme les grands !






...
...
MEGA COOL !



Picouli, ton magazine préféré, te fait découvrir comment fabriquer une bebon !
...
...
...


Toi aussi tu veux faire des bebon comme les grands ? Picouli te dévoile le secret de fabrication d’un engin symplectique hyper puissant !

Préparation : 3h30
Cuisson : 1h

Ingrédients :
- 2 pots de yaourts vides
- 1 bol en terre cuite du Kirghizstan

Tu peux le commander sur le site internet de Picouli
- une cuillère à soupe de nicodème

Demande à ton papi, il doit en avoir pour faire son jardin !
- du jean marie bigard de soude

Ta mamie en utilise sûrement pour faire ses cookies ;-)
- 10 clous, 3 vis, et 6 marteaux

Là, c’est ton papa qui pourra t’aider ! s’il est occupé, fouille dans sa caisse à outil !)
- une mue de serpent
- des os de poulet
- un hamburger bien goûtu

Demande à ta Maman de préchauffer le four à 300°, chaleur tournante de préférence. Dans les pots de yaourts vides, mélange les clous et les vis. Dans un récipient en fer forgé, pile les marteaux, jusqu’à ce qu’ils forment une pâte malléable. Si ça fait encore mal aux mains en les touchant, c’est qu’il faut continuer !

Rajoute un peu de pâte à marteaux dans les pots de yaourts. Recouvre de mue de serpent, et met au four durant 1h. Pendant ce temps, verse dans le bol le nicodème, le jean marie bigard de soude, et les os de poulet. Mélange bien.

En attendant que la cuisson finisse, tu peux manger le hamburger ! (et oui, ce n’était pas pour la recette, mais pour ton appétit :-) hihi ). Une fois la préparation cuite, démoule-la et roule-la dans la poudre qu’il y a dans le bol, comme si c’était du poisson à paner. Attention, n’essaye surtout pas de goûter, ça pourrait te piquer la langue très fort ;-)

Voilà ! Ta bebon est prête !


Pour la faire exponentieller, il suffit de jeter une amulette dessus !
C’est facile, non ?

La prochaine fois, Picouli t’apprendra à fabriquer des villes  de megève dans un super numéro spécial "Tchernobyl" !

A bientôt !



Anne de Chochult,
Merci au magazine pour enfant

"Picouli"

de sa contribution

mercredi 17 décembre 2008

John Phylactère, l'homme-bulle


Celui qu’on surnommait John O’Johnny John John dans le milieu de la bande dessinée picaresque nous a quittés lundi 15 décembre. Après des heures de joute tant verbale qu’herméneutique, les experts amenés à se prononcer sur les causes du décès – au nombre desquels le botaniste Pepito Javel et le skieur de fond Jean-Bernard Laplouze – ont estimé que le petit virtuose du volume imagé avait succombé sous le coup d’un excès de zèle.

C’est son fidèle compagnon Abolibibelodinanitésonor, bavard et néanmoins canin, qui a délivré un témoignage jugé « crucial » d’après la journaliste des pages froufrou de Marie-Claire. Bien que l’animal, assez soporifique à en croire son entourage, soit impliqué dans moult procès en raison de son sobriquet abracadabrant, les propos qu’il a tenus au cours de la matinée du 16 décembre ("Ouaf, ouaf, ouaf ouaf") semblent mettre fin à tout doute quant à la causalité de la mort brutale du dessinateur fou.

Né en 1948 à Petropavlovsk-Kamchatka, le petit John s’adonne à la pâte à sel alors qu’il ne passe pas encore la barre pour s’embarquer dans Space Mountain. A l’âge de cinq ans, il réalise sa première bande dessinée, qu’il baptise sans concession Paléontologie crépusculaire et patinage artistique en Nouvelle-Calédonie. L’œuvre va déjà bien au-delà de la simple historiette pour enfants, ainsi que le suggèrent les paroles du héros Tiburce sur lesquelles s’ouvre la narration : "Judicaël, rends-moi mon ballon ou j’te tatane ta bécane." On lit déjà à travers ces lignes, dont le registre élégiaque n’est plus à prouver (cf. Loup-Paul Barbizon, Les plus belles promenades à Brive-la-Gaillarde), l’engagement de l’auteur contre le régime soviétique.

Mais c’est son triptyque La peau de l’ours ne fait pas l’habit du moine, réalisé au compas sur papier glacé, qui signera sa consécration en 1982. C’est cette année-là que la dimension donquichottesque de l’écriture de John O’Johnny John John déploie toute sa force. Les trois thèmes-titres de cette trilogie - tapenade, casuistique, gymnastique rythmique et sportive – sont ici traités sous un angle essentialiste qui n’est pas sans rappeler le traité 35 de Plotin, Pourquoi les objets vus de loin paraissent-ils petits ?.

Nul doute, John Phylactère fut un grand artiste, et son décès risque de faire grincer quelques dents au sein de l’intelligentsia franc-comtoise.

naÿv la nrf yee!

mardi 16 décembre 2008

Vis ma vie d’enfant de cinq ans
Ou de la pénurie en prémisses de la vie pratique



Tout un tas d’actions de la vie ordinaire sont irréalisables. Et pour cause : ce que l’on tient pour une action simple peut en fait se décomposer en moult gestes sur le chemin desquels sont semés mille embûches ; sans compter le fait qu’il s’agit de les faire dans l’ordre.

I. Constat : j’ai un mal de crâne atroce, je peux à peine respirer et l’idée de me lever me fait déjà souhaiter me recoucher.
Injonction adulte : consulte un docteur es-maux divers (à ne pas confondre avec les mots d'hiver ni avec les maudits vers).
Actions impliquées dans la réalisation de cette réponse appropriée et dont l’issue demeure parfaitement incertaine :
1) attraper le téléphone (pourquoi est-il rangé avec mes tee-shirts ?) ;
2) composer le numéro du médecin (une demi-heure sur les pages jaunes) ;
3) rappeler à un autre moment parce qu’il est midi 30 / 21h / dimanche ; prendre rendez-vous (en ayant son agenda sous les yeux, sinon on peut recommencer au 1) :
4) le plus dur, c’est encore de penser à aller au rendez-vous. Et je vous épargne les détours par la pharmacie, l’envoi de feuilles maladie, et la prise régulière des drogues prescrites.

II. Constat : j’ai faim.
Conséquence du constat : je mangerais bien des coquillettes au ketchup.
Injonction adulte : pars à la cueillette de denrées alimentaires.
Actions impliquées :
Avoir de l’argent sur son compte, réfléchir aux ingrédients nécessaires, aller au supermarché, ne pas oublier la moitié des ingrédients en cours de route, ah ben non c’est fermé le lundi, aller dans un autre supermarché, oublier le ketchup, rentrer chez soi penaud.

III. Constat : Schrkrktttz, mon ampoule a grillé
Injonction adulte : apprends ce qui se cache derrière l'expression figée "rayon luminaires"
Actions impliquées :
Aller à un endroit qui vend des ampoules, acheter une ampoule qui ressemble vaguement à celle qui vient de schrkrktttzer, essayer de la remplacer ça rentre pas, retourner dans ledit lieu, acheter une ampoule qui ressemble plus à celle qui vient de schrkrktttzer, ah ça rentre mais re-schrkrktttz (des rumeurs circuleraient selon lesquelles il faut regarder le nombre de watts ?!), renoncer, vivre à la bougie (mais en mangeant des coquillettes).

III. Constat : j'ai envie de recevoir Picsou magazine tout frais dans ma boîte aux lettres.
Injonction adulte : envoie une lettre pour t’abonner.
Actions impliquées :
Sortir de chez soi, avoir une prescience du lieu où on peut acheter des timbres, avoir une intuition du prix du timbre adapté au poids estimé de la lettre (QUI sait ça ?!), acheter une enveloppe, commander un carnet de chèques parce que le mien il est terminé, écrire un chèque, racheter un timbre et une enveloppe parce qu’entre-temps je les ai perdus, mettre le chèque dans l’enveloppe, écrire l’adresse, fermer l’enveloppe sans la confondre avec la carte de Pompailloux-les-bains rédigée il y a 4 mois et que j’ai oublié d’envoyer à ma cousine Patrick, trouver une boîte aux lettres, poster la lettre, angoisser en imaginant que j’ai vraiment envoyé la carte de Patrick à la rédaction de Picsou magazine et enfin recevoir mon premier Picsou magazine (et arrêter les anxiolytiques.)

Conclusion : la vie ordinaire n’existe pas.

naÿv la nrf yee!

NB : cet article a été rédigé avec l’intention avouée de retarder l’échéance de la visite au rayon yaourts.

vendredi 5 décembre 2008

Le soutien-gorge pour homme

Au Japon, un nouveau concept fait fureur : le soutien gorge pour homme. Le but ? Faire ressentir aux hommes ce que c’est d’être une femme. Ainsi, après « Dans la peau de John Malkovitch », où John Cusak accédait au crâne du comédien par une petite porte, chaque mâle pourra se glisser dans la peau d’une femme en mettant un soutien-gorge. L’objectif est louable, logique même. Une femme sans soutien-gorge est comme un panda sans poils, un mensonge de la Nature.

Le soutien-gorge pour homme est une petite révolution que l’on imagine pas si simple au début. Imaginez la discussion entre vendeur et client au supermarché.

« Bonjour Monsieur, est-ce que je peux vous renseigner ?
- Oui, je cherche un soutien-gorge pour ma femme et j’hésite entre ces deux modèles.
- Allez au rayon "femme" dans ce cas.
- Vous vous foutez de moi je suppose ? »

Car bien sûr, comme toutes les nouveautés, le soutien-gorge masculin mettra du temps avant de s’imposer comme un objet du quotidien. Dans quelques années, il aura le statut du chausson pour caniche : plus personne ne doutera de son utilité. On entendra des publicités nous conter : « “Sweet Truck”, le nouveau soutien-gorge pour homme, qui saura faire exhaler de vos pores virils, une tendresse gracile. » Dès lors, les femmes n’auront plus aucune raison de se plaindre de l’incompréhension de leur mâle conjoint.
...
Reste sans doute une préoccupation majeure... Qu'inventeront les Japonais pour faire ressentir aux femmes les sensations corporelles des hommes ?

Anne de Chochult