Est-ce si difficile que ça de faire des films d’action intelligent ? Et pourquoi vouloir copier Hollywood ? Un critique brésilien a un jour parlé d’une « incompétence créative à copier » propre au Brésil. Appliquons-là aux réalisateurs français, et en particulier à Jérôme Salle. On ne peut nier un sens du rythme. Certes, tout s’enchaîne à l’américaine. Enfin, les frenchies ont compris que dans un bon film d’action, les scènes se succèdent sans laisser au spectateur de temps de s’ennuyer. Mais quid de la crédibilité ?
Déjà, rien qu’en analysant le physique des personnages, on sait déjà qui est le « méchant », qui est honnête, qui va mourir. Kristin Scott Thomas et son carré serré sent l’intrigante à plein nez.. paf ! c’est elle qui a tout manigancé. Mais le pire, c’est quand même les acteurs principaux. N’est pas un sex symbol qui veut. Avec sa gueule d’ange exotique et sa nonchalance instinctive, Tomer Sisley avait quelques atouts pour séduire. Malheureusement, sa voix monocorde et son uni-rictus genre « eh ! je te prends pour un con » affiché durant tout le film ont eu raison de son potentiel de play-boy.
Mélanie Thierry et son physique ordinaire de femme-enfant ont du mal à convaincre. Ayons l’honnêteté de lui reconnaître une extraordinaire prestation dans Babylone A.D. où elle susurre sensuellement à un Vin Diesel sexy comme une bûche : « Are you a killer M. Torrop ? ». Ayons l’intégrité de convenir qu’une actrice qui est révélée par Quasimodo Del Paris (un classique à voir et à revoir en VHS), face à Patrick Timsit dans le rôle clé, est promise à une longue carrière. Cependant, dans son rôle de femme fatale qui se vend pour de l’argent, elle manque diablement d’ambiguïté, de stature, de crédibilité.
Non, décidément, les films d’actions sont mieux dans la langue de Shakespeare. Et mieux vaut un bon Je suis parti quelque part mais je sais que tu m’attends ici réalisé par la fille de Louis de Funès qu’un copié-mal-collé qui a fort coûté.
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