Probabilité de chance de risque = 100% puissance quatre

Probabilité que tout se passe bien = zéro.

"Reader, I think proper, before we proceed any farther together, to acquaint thee, that I intend to digress, through this whole history, as often as I see occasion."

Henry Fielding, Tom Jones

vendredi 23 mai 2008

Teeth, Mitchell Lichtenstein





La majorité des films de série B s’adressent à un public masculin. A leurs fantasmes et désirs. The attack of the 50 feet woman, Faster, Pussycat ! Kill ! Kill !, on ne compte plus le nombre de productions cinématographiques qui mettent en scène de pulpeuses amazones modernes se battant à moitié nues, à l’instar des combats de boue dans Fort Boyard. Dans Teeth, les vagins dentés sont mis à l’honneur. Et ça change pas mal la donne.

Alors que le film commence, on se trouve plongé dans une atmosphère suffocante, poisseuse. Des couleurs crues et froides, une centrale nucléaire omniprésente, un jardin qui rappelle celui de Lolita (de Kubrick) en moins fertile. Et dans cette ambiance dérangeante, surgit une blondinette à l’air niais. Elle s’appelle Dawn. Aurore, ou aube, en français. Porte-parole d’une association chrétienne d’abstinence avant le mariage, elle n’a pas de doutes. La sexualité c’est un cadeau que l’on offre. Les aficionados des métaphores mécaniques diront "c’est une courroie de distribution qui cède". Mais quand un nouvel élève arrive dans sa classe, du genre grand brun musclé à l’air abruti (chacun ses goûts), les certitudes de Dawn s’embrouillent.

Peu à peu, l’héroïne va prendre conscience de son corps, de sa sexualité, et surtout… de son vagina dentata. Outre une épique série d’amputations de pénis, avec comme point culminant la réplique culte "there is something, inside me, that is lethal…dentata… VAGINA DENTATA", ce film est aussi un voyage initiatique. L’innocente Dawn du début est bien différente de la Dawn finale, femme émancipée au vagin vengeur.




Le dégoût n’est jamais loin de l’amusement, surtout chez le public masculin. Tout au long du film, les allusions sexuelles pleuvent, au détour d’une grotte édentée ou d’une cavité végétale. Un véritable jeu de cache-cache s’établit entre le spectateur et le réalisateur, qui n’est autre que le fils de Roy Lichtenstein, un des pontes du Pop art américain. Teeth n’est pas le chef- d’œuvre de l’année, mais vaut le détour pour ses quelques moments d’anthologie (voir la scène du gynécologue).

Anne de Chochult

2 commentaires:

  1. Je n'ai pas vu ce film, mais il a l'air très pertinent à notre époque de mondialisation galopante.

    RépondreSupprimer
  2. Je ne suis pas d'accord Roby, on ne peut pas défendre un tel point de vue sans être un empaffé de première.
    Je vous challenge dès demain à un duel, alors préparez votre cercueil !

    RépondreSupprimer