Probabilité de chance de risque = 100% puissance quatre

Probabilité que tout se passe bien = zéro.

"Reader, I think proper, before we proceed any farther together, to acquaint thee, that I intend to digress, through this whole history, as often as I see occasion."

Henry Fielding, Tom Jones

vendredi 30 mai 2008

Pourquoi le code de la route me donne envie de pleurer




Avant, je pleurais systématiquement en sortant de deux endroits. Tout d’abord, c’était en sortant du coiffeur. Je pleurais à chaudes larmes, regrettant les quatre centimètres de cheveux qui gisaient sur le carrelage, coupés par un coiffeur à l’air exaspéré. J’avais juste la force de murmurer « Oui...ça me plait…», de tendre ma carte bleue d’une main tremblante, et de sortir avant d’éclater en sanglots et de me regarder dans chaque rétro et chaque vitrine. Et puis je pleurais en sortant du don du sang. Parce que généralement, je passais 10 affreuses minutes, allongée sur le fauteuil, avec l’impression qu’on voulait me saigner comme un cochon, et je sentais le froid m’envahir tandis qu’un infirmier, lui aussi à l’air exaspéré, m’éventait.

Aujourd’hui, je pleure en sortant de l’auto-école. C’est carrément pathétique et lamentable, mais le code de la route me détruit les nerfs. C’est que j’ai voulu tenter l’examen blanc, et ça m’a plombé ma journée.
Déjà, assise dans la salle, avec mon petit boîtier dans la main, le stress m’envahit. J’ai le cœur qui bat, je tremblote, et je regrette affreusement d’avoir demandé l’examen blanc. Et puis le test commence. J’essaie de me retenir pour ne pas copier sur mes voisins, mais de toute façon ces salauds ont tous caché leur copie. Et les questions s’égrènent et ça se corse : « Si la distance de freinage équivaut à 16 m, puis-je faire dépasser un chargement de ma voiture de 3m, et ce par temps de pluie, alors que les feux de croisement sont rouges ? ». Là je perds toute contenance, j’essaie de deviner si mon voisin de devant, qui a l’air super intelligent, coche plutôt une fois ou deux, plutôt à droite ou à gauche.

Et puis la correction. Le stress est terrible. C’est comme les chiffres du loto. J’ai fait trois fautes, il me reste 15 questions… Et là … c’est encore pire que l’annonce des résultats de l’Eurovision. J’ai fait 5 fautes, je suis à la dernière question. J’ai dit que les stupides camions ne pouvaient pas aller sur cette stupide route. Mais au fur et à mesure que la voix féminine, tellement exaspérante, de la déesse du code de la route, déroule la réponse, je deviens livide…je le sens mal…je feuillette paniquée mon code…elle parle…elle parle…et elle le dit :« évidemment, cette route n’est pas réservée aux seules voitures ! Les poids lourds peuvent aussi l’emprunter ».

J’ai encore la force de sortir de la salle, d’entendre que j’ai fait « 6 FAUTES, c’est dommage ».Il ne faut pas que je pleure devant les employés de l’auto école, c’est la loose, ils sauront que je suis pathétique. Alors que dehors, je peux avoir l’air d’une jeune fille romantique qui vient de perdre son chat ou d’être larguée. Dehors, personne ne sait que je pleure à cause du code de la route.
Bâle Ferigonzella
Les cadavres sexquis




Retour sur une question qui a déchaîné les passions, les déchirures, les empoignades :
« Les cadavres exquis sont-ils sexy ? »
Avec 43%, le vote « Oui, comme les Vegetoys » domine de loin ses petits concurrents. Par une simple utilisation de la trigonométrie hyperbolique, on en déduit assez rapidement l’équation suivante :

Charognes + Steaks = Vegetoys
On notera avec une pointe d’amertume le désintérêt de certains quant à la question, puisque 31% d’entre vous, je cite, « s’en balancent les steaks ». Et ce avec la plus grande désinvolture et la plus nette grossièreté.
Enfin, UNE personne sur QUATRE, quand même, trouve que les cadavres exquis ne sont pas sexy, mais on peut penser que l’échantillon a été quelque peu influencé par l’allusion aux charognes baudelairiennes, et a par conséquent tenté de faire montre de sa culture littéraire au lieu de répondre tout simplement à la question.


naÿv la nrf yee!

mardi 27 mai 2008

LA LISTE DES EXPRESSIONS DéSUèTES (2ème épisode)


Dis, Dédé, tu casses la croûte ?

Bigophone-moi ce soir ou tu es un gros blaze.

A ton âge, galopin, j'avais le béguin pour un beau brin d'fille. Je lui ai fait du gringue. Mais comme le proverbe le dit, "qui fait le malin, tombe dans le ravin" : j'en ai vu des vertes et des pas mûres avec elle !

lundi 26 mai 2008


L'Europe unie en "chansons"

Quel évènement a le mérite de rassembler les peuples européens en chansons, et nous faire rêver d'un monde sans guerres ? Le championnat d'Europe des nations bien sûr. Lorsque les footballeurs entonnent leurs hymnes nationaux, nos cœurs vibrent d'émotion. Le même émoi qu'ont ressentit Robert Schuman et Jean Monnet lorsqu'ils ont créé un embryon politique nommé CECA. Pourtant, - et j'en souffre, l'ère étant au divertissement à tout va, c'est à travers l'Eurovision que nous allons parler d'Europe unie en « chansons ».

« Chansons » et non chansons. La majorité des sons émis par les candidats paneuropéens se résume à des textes anglophones aux goûts pâteux, de pâles copies de pop en vogue. Mais n'est pas Beyoncé qui veut. N'en déplaise à la candidate grecque qui a beau avoir le feu sous la toge, chante mal. Alors on essaie de nous tirer les larmes du nez, de nous émouvoir avec de la soupe pathétique. Et pourtant, on en redemande…

Pourquoi diantre restons-nous scotchés à nos téléviseurs si l'émission est tellement médiocre ? Pour les commentaires de Julien Lepers et Jean-Paul Gauthier, sans qui rien de tout cela n’aurait été possible ? Non ! Parce que ce n'est pas tous les jours qu'on peut voir à la télévision une galerie de personnages (vivants de surcroît) aussi bigarrée qu'ambiguë. La preuve. La suédoise semble tout droit sortie du dernier Indiana Jones. Le crâne de cristal, et les E.T. de la fin : c’est elle. Pas de doute. La pirate lettone a les seins qui menacent de se décrocher à tout moment. La portugaise a des allures de castra(trice) d’opéra gothique.

Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, en plus de ces êtres hors-normes, l’Eurovision nous a fait découvrir le tube de l’été, j’ai nommé : « el ChikiChiki ». Rien que le nom vous gratouille les orteils et donnent envie de danser. Un rythme reggaeton, des danseuses en justaucorps à paillettes et un chanteur à rouflaquette : que demandez de plus ?

La chorégraphie repose sur quatre pas principaux :

1. el breikindance : comprendre le breack dance
2. el crusaito : comprendre le croisé
3. el maiquelyason : comprendre le Michael Jackson (!)
4. el Robocop : comprendre le disjoncteur d’eau à air comprimé


Alors oui, j’ai regardé l’Eurovision cette année. Oui je la regarderai l’année prochaine. Et OUI, cet été je danserai sur el ChikiChiki. Sans honte, ni peur. Avec dans les yeux, le plaisir des choses interdites…

Anne de Chochult

Les hommes venus du froid

Cela fait trop longtemps que les clichés des latinos lovers et autres chauds lapins des chauds climats perdurent. Aujourd’hui, suivons l’exemple de l’Union Européenne : ouvrons-nous aux nouveaux membres ! Voici trois bonnes raisons de prendre un amant de l’Est

Stop à ces êtres hermaphrodites étranges qui déambulent dans les rues des villes françaises, en particulier dans les rues de la capitale française, et qui essaient de se faire passer pour des hommes . Qu’est ce que c’est que ces chemises ouvertes sur des torses imberbes et étroits de gamines, ces cheveux brillants et soyeux nourris à l’après shampoing et au beurre de karité et ces jeans slims ne moulant pas grand chose ? Moi je veux un homme, un vrai. Un qui se rase chaque soir et pique le lendemain, qui ne comprend pas l’utilité de toutes ces crèmes et boîtes et me regarde alors comme si j’étais Paris Hilton, et qui enfile le premier jean venu, sans se demander s’il tombe avec élégance sur ses Converse. Un vrai mec, brut, bref, un mec de l’Est, élevé à la rude et à la vodka.

Le mec de l’Est a des connaissances basiques en matière de style féminin. Le mec de l’Est trouve très moche tout ce qu’on voit dans ELLE. Le mec de l’Est est tellement reposant… parce qu’il est habitué à bien pire. Jetez seulement un coup d’œil sur les tendances en Ukraine ou en Lituanie : les bottes lamées bleu paillette et les longues crinières blondes à mèches noires sont de rigueur, ex æquo avec le fond de teint orange et les ongles strassés. Alors toi, petite Frenchie, si tu arrives avec un pull gris , un jean, et du mascara, tu es la reine du bon goût et de la fraîche féminité sans artifices.


La slavitude du mec de l’Est est un de ses atouts clés. Non seulement c’est excitant de nouer des relations avec un être d’une autre aire linguistique, mais c’est aussi source de grands moments d’émotions. Ces hommes ont connus des drames que nous, petites occidentales gâtées, nous n’avons pas idée. Ils sont issus de longs siècles d’histoire tourmentée. En bref, leurs pays en ont généralement pris cher. Aussi, lorsque le mec de l’Est te contera « tu sais, moi la première fois que j’ai mangé un yaourt, c’était à mes 7 ans, lorsque les Russes sont partis », l’émotion te saisira.

En bref, si vous voulez un peu de frisson, laissez le vent de l’Est balayer un peu tous ces ptits Français. Faites preuve de bon sens citoyen, et accueillez à bras ouverts le plombier polonais !

Bâle Ferigonzella

samedi 24 mai 2008


LA LISTE DES EXPRESSIONS DéSUèTES


- Il s'est cassé la margoulette.
- Je m'en tamponne le coquillard avec une plume de hareng saur.
- Je vous flanque mon billet que cet énergumène broie du noir.
- On se pète la ruche ce week-end ?
- Nom d'un petit bonhomme en bois de cornichon !
- T'as les boules, t'as les glandes, t'as les crottes de nez qui pendent ! (fam)
- Ce petit voyou est fichu comme l'as de pique...
- Y a pas de quoi se taper le derrière contre la suspension ! (fam)
- Les petits jocrisses se sont tapé la cloche.








vendredi 23 mai 2008

Teeth, Mitchell Lichtenstein





La majorité des films de série B s’adressent à un public masculin. A leurs fantasmes et désirs. The attack of the 50 feet woman, Faster, Pussycat ! Kill ! Kill !, on ne compte plus le nombre de productions cinématographiques qui mettent en scène de pulpeuses amazones modernes se battant à moitié nues, à l’instar des combats de boue dans Fort Boyard. Dans Teeth, les vagins dentés sont mis à l’honneur. Et ça change pas mal la donne.

Alors que le film commence, on se trouve plongé dans une atmosphère suffocante, poisseuse. Des couleurs crues et froides, une centrale nucléaire omniprésente, un jardin qui rappelle celui de Lolita (de Kubrick) en moins fertile. Et dans cette ambiance dérangeante, surgit une blondinette à l’air niais. Elle s’appelle Dawn. Aurore, ou aube, en français. Porte-parole d’une association chrétienne d’abstinence avant le mariage, elle n’a pas de doutes. La sexualité c’est un cadeau que l’on offre. Les aficionados des métaphores mécaniques diront "c’est une courroie de distribution qui cède". Mais quand un nouvel élève arrive dans sa classe, du genre grand brun musclé à l’air abruti (chacun ses goûts), les certitudes de Dawn s’embrouillent.

Peu à peu, l’héroïne va prendre conscience de son corps, de sa sexualité, et surtout… de son vagina dentata. Outre une épique série d’amputations de pénis, avec comme point culminant la réplique culte "there is something, inside me, that is lethal…dentata… VAGINA DENTATA", ce film est aussi un voyage initiatique. L’innocente Dawn du début est bien différente de la Dawn finale, femme émancipée au vagin vengeur.




Le dégoût n’est jamais loin de l’amusement, surtout chez le public masculin. Tout au long du film, les allusions sexuelles pleuvent, au détour d’une grotte édentée ou d’une cavité végétale. Un véritable jeu de cache-cache s’établit entre le spectateur et le réalisateur, qui n’est autre que le fils de Roy Lichtenstein, un des pontes du Pop art américain. Teeth n’est pas le chef- d’œuvre de l’année, mais vaut le détour pour ses quelques moments d’anthologie (voir la scène du gynécologue).

Anne de Chochult
Dans la peau...
...d'un Lavomatic (1)


La ritournelle du Lavomatic retourneur



Je roule, je tourneboule, je tambourine sans fin
Chemises,
Chaussettes,
Chapeaux,
Je brasse et je remue,
Valse discontinue.

Quand arrive la belle... oh ! je m'émerveille
Des stilettos d'argent,
Un visage d'enfant

J'invoque sa venue :

Machine n°4 !
Machine n°4 !

M'a-t-elle même aperçue ?

naÿv la nrf yee!