Probabilité de chance de risque = 100% puissance quatre

Probabilité que tout se passe bien = zéro.

"Reader, I think proper, before we proceed any farther together, to acquaint thee, that I intend to digress, through this whole history, as often as I see occasion."

Henry Fielding, Tom Jones

mardi 29 juillet 2008

De la petitesse
Quelques désagréments de la vie dans un monde de grands

Tout ce qui est petit est mignon. Cela va de soi. Cette expression ressassée avec un excès digne des plus roboratifs puddings de votre tante est à la conspiration des grands* ce que la galanterie est au machisme : un cache-misère. Car oui, entendons-nous bien, les petits sont des miséreux. Dès leur plus jeune âge, ils sont trop petits. Une étude réalisée auprès d’un échantillon de 1015 petits** (un tel panel faisant apparemment foi) a montré que 100% des petits étaient encore plus petits quand ils étaient petits.

Qu’est-ce que le petit, au fond, sinon un gringalet, un avatar de Tintin en perte de vitesse dans une société hypermoderne dans laquelle la grandeur, le muscle, le sport sont érigés au rang de critères absolus de la santé ?
Oui, le petit est frêle, malingre, mais il peut se révéler gracile à ses heures perdues. Si l’exemple de Kylie Minogue chantant Can’t get you out of my head ne vous persuade peut-être pas de la discrétion hors normes du petit, il vous suffira de vous manifester auprès des plus brillants biographes de Chuck Norris et de quérir quelques clichés – tant au propre qu’au figuré – pour constater que l’élégance n’est pas du côté du grand non plus.

Mais le caractère classieux du petit n’est ici pas mon objet. Cet article a en effet pour but d’étudier une question bien plus fondamentale, j’ai nommé la torture quotidienne que représente l’état de petitesse dans un monde de grands gaillards à l’allure sûre, au regard condescendant, qui exercent sur leurs supposés inférieurs une violence symbolique dont l’évocation même excite mes glandes lacrymogènes (ndlr : ici, l’auteur s’emporte quelque peu, le comité éditorial vous saura donc gré de pardonner ses envolées lyriques).

Ces quelques scènes de la vie quotidienne pourront, j’espère, lever le voile sur un état que vous semblez ignorer :

- Le petit étouffe littéralement dans toute situation à forte densité : quand prendre le métro par 40 degrés à l’ombre vous paraît un calvaire, sachez qu’en se juchant, comme vous, sur ses talons, le petit peut espérer au mieux respirer l’air pestilentiel exhalé par son généralement odoriférant voisin. Et je ne parle même pas des concerts, ce serait trop simple.

- Faire du Vélib vous paraît drôle, agréable, voire bucolique, mais réalisez que vous êtes conditionnés par votre armature solide. Un petit sur un vélo de 21 kilos, c’est sans aucun doute drôle, mais certainement pas agréable et encore moins bucolique.

- Le petit ne peut pas porter de robe longue, sinon, il a l’air con (surtout si c’est UN petit).


naÿv la nrf yee!
* Alexandre Dumas doit être consulté pour bien comprendre ce point
** Nous aborderons ultérieurement la question de la définition quantitative et qualitative du petit

2 commentaires:

  1. De toute façon, Space Moutain on vomit à la fin.

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  2. Ce qui nous amène à une autre discrimination Brian : les estomacs fragiles, tels des baguettes d'allumettes en pétales de fleurs.

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