Les héros s’appellent Turk et Rooster. On dirait le nom de personnages de cartoons de Warner Bros, et c’est sans aucun doute une manière, pour le réalisateur, de dénoncer la puérilité de nos sociétés. Les interprétations d’Al Pacino et Robert De Niro sont époustouflantes. Ce dernier ré-adopte la diction qui l’avait rendu célèbre, celle du parrain jeune, dans The Godfather : une partition d’une originalité et d’une cohérence stupéfiante de justesse par rapport au scénario.
Transporté par l’histoire et ses moult rebondissements, tous plus bluffants les uns que les autres, le spectateur savoure chaque instant, aussi éphémère soit-il, de cette chasse au serial-killer. Et la phrase culte surgit de nulle part, permettant de pousser la réflexion encore plus loin dans nos consciences : « Most people respect the badge. Everyone respects the gun. »
Une analyse sémantique révèlerait la richesse de la langue employée dans cet ovni cinématographique. La création littéraire laisse le public aphone : « abso-fucking-lutely », susurre Turk. Les répliques, légères et satinées, relèvent de la poésie pure : « You thought I'd get my dick cut off but instead you blew it ».
Au final, La Loi et l’Ordre pourvoit une vraie réflexion sur la justice, la place de l’homme dans la société, et la retraite des acteurs supposés sexy alors qu’ils courent en pyjama. Une magistrale leçon de cinéma.
Anne de Chochult
Robert De Niro, ou l'incarnation des
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