Probabilité de chance de risque = 100% puissance quatre

Probabilité que tout se passe bien = zéro.

"Reader, I think proper, before we proceed any farther together, to acquaint thee, that I intend to digress, through this whole history, as often as I see occasion."

Henry Fielding, Tom Jones

dimanche 2 novembre 2008

Quantum of Solace

Je reviens de « Quantum of Solace ». Ma respiration est encore haletante, mes yeux écarquillés et ma bouche… bée. Retour sur une aventure en salle obscure.


Après Casino Royale, j’étais bien décidée à savoir ce qu’il adviendrait du petit cœur en lambeaux de 007. Bond était en effet tombé amoureux de Vesper Lynd (Eva Green), qui mourait tragiquement à la fin du film.

Ça commence tough. Course poursuite en voiture sur la côte italienne, chasse à l’homme dans les sous-terrains de Sienne. La perte de l’être aimé a déclenché en James une rage froide. C’est un être incontrôlable, au grand dam de M, qui a beau le sermonner, rien n’y fait. A aucun moment l’on voit l’espion dormir ou manger. Normal, c’est une machine à tuer, une brute qui ne pense qu’à la vengeance. Bien sûr, petit à petit la carapace s’effrite. L’affect ressurgit, mais il est toujours mesuré.

Daniel Craig a bien révolutionné l’espion de sa Majesté. Son regard azuréen, sa moue concentrée, sa démarche mécanique. Sans regret, ni pitié. Brisé. Il est bien loin le temps où James Bond s’accouplait à tout ce qui bougeait. Bien loin le temps où les répliques légères fusaient durant les combats :

James Bond, dont l’appareil reproducteur est menacé par un laser :
Do you expect me to talk ?
Auric Goldfinger, le méchant : (enjoué)
No Mister Bond! I expect you to die!

Le changement est radical. Pour le constater, replongeons nous donc, dans une scène d’un vieux James Bond : Diamonds are forever.

Les codes jamesbondesques ont disparu. Aujourd’hui, les méchants n’ont plus d’accent russe à la noix ou des coupes de cheveux improbables. Ils ont des yeux qui transpirent la folie. Les attaques ne se font plus à l’aide de brochettes enflammées, mais de ciseaux aiguisés. Les James Bond girls ne sont plus des potiches apeurées, mais des créatures ambiguës et solitaires.

Ce n’est ni mieux ni pire. C’est différent. Car désormais, les James Bond ne sont plus des films familiaux, mais de véritables films de genre.
Anne de Chochult

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