Probabilité de chance de risque = 100% puissance quatre

Probabilité que tout se passe bien = zéro.

"Reader, I think proper, before we proceed any farther together, to acquaint thee, that I intend to digress, through this whole history, as often as I see occasion."

Henry Fielding, Tom Jones

jeudi 30 avril 2009

Le grand décryptage de la grippe porcine


Face aux risques de pandémie qui inquiètent les Français et les Françaises, My Exquisite Corpse s'est glissé dans les coulisees de la grippe A, une sacrée cochonne.


Quelles sont les précautions prendre ?
Restez à 30 m des fajitas, nachos et tacos, que ce soit des Old el Paso ou pas.
Evitez de caresser des cochons mexicains.
N’écoutez sous AUCUN prétexte des CDs de Luis Mariano.

Quels sont les symptômes ?
Si vous :
- laver vous ennuie profondément, ou vous rend mélancolique,
- rotez le tabasco,
- reniflez plus fort qu’un gros homme,
- avez griffé un cochon mexicain dans les 3 derniers mois,
...consultez un médecin sans plus tarder.
NB : Un vétérinaire peut faire l’affaire.

Faut-il la craindre ?
Oui et non.


Existe-t-il un traitement ?
D’après le porte-parole d’Oussama Ben Laden, Al-Qaida aurait déjà trouvé le vaccin, et s’engage à fournir aux démocraties occidentales gratuitement, en signe de paix, un échantillon préventif par famille.

D’où vient l’épidémie ?



"Les virus sont aussi rusés que les conspirateurs. Ils ont la capacité de tromper les défenses humaines."
Citation d’un proche d’un proche de Peter Jackson, réalisateur du Seigneur des Anneaux.



Les multiples causes de la grippe porcine, avancées par la Fédération Internationale des Complots, sont les suivantes :

1. La thèse du complot judéo-maçonnique semble être la plus crédible.

2. Le virus aurait été « lâché » sous le mandat de l’ancien président des Etats-Unis pour limiter l’immigration mexicaine. L’administration Bush n’a cependant pas pris en compte le fait que le virus pouvait, quant à lui, passer la frontière sans problème.

3. La grippe cochonne aurait été développée en laboratoire avant d'être diffusée délibérément dans le monde par les gouvernements, qui auraient mis en place une force secrète pour créer et diffuser un virus très virulent afin de limiter l'accroissement de la population mondiale.

4. Le virus serait une arme pour assassiner le président américain Barack Obama.

5. Il s’agirait d’un buzz, plutôt ingénieux, de l’industrie pharmaceutique. On ne connait cependant pas l’agence à l’origine du concept !

6. Selon le blog mexicain le blog mexicain Trinity's eyes, des échantillons de virus auraient disparu à l’Institut de recherches médicales de l’armée des Etats-Unis pour les maladies infectieuses, laboratoire qui étudie des virus comme l'ebola, l'anthrax ou la peste.





POUR RESUMER :



STADE 1 sur l'échelle de Richter



STADE 2 :
STADE 3



Anne de Chochult

samedi 25 avril 2009

Erratum :

Manassès de Hierges n'est pas le père d'Arnoul de Chiny.
Veuillez nous présenter vos plus plates excuses.
From: gabrielgirard@academiefrancaise.fr
To: louismariebretagnedominique_de_rohanchabot@blain.net.eu.sv.cz
Subject: projet beta beta (pas si beta que ça^^)
Date: Sun, 5 Mai 1741 01:40:24 +0900

Louis-Marie-Bretagne-Dominique de Rohan-Chabot
46, Extravagance Path
Tillamook
Oregon

Cher Louis-Marie-Bretagne-Dominique de Rohan-Chabot,

U---*

Bien à vous,

Gabriel Girard
Chapelain de la duchesse de Berry
Iourga, raïon de Iourguinski
Russie

*Unix geeks are actually nerds in disguise.

vendredi 17 avril 2009

Infochoc CHoc CHOC

INFOCHOC !

Des chercheurs de l'université UCSGTH en Emilie du Nord ont sablé le champagne très tôt ce matin, suite à une découverte MAJEURE dans toute l'histoire des découvertes avec un grand D : "OUI, les spermatozoïdes ont bien des cheveux !"

Il est 4h36 lorsque le professeur Noël Bourde, la soixantaine bien tassée, approche son regard velu du microscope nord-coréen de l'Institut de la Reproduction de l'UCSGTH. Alors qu'il s'attend à voir un spermatozoïde, au mieux biflagelle, au pire normal, Noël tombe enfin sur la découverte qui fera de lui un sérieux candidat au prochain Prix Noël de la Science.

"Quand j'ai vu cette masse capillaire sur ce petit spermatozoïde, j'ai hurlé de joie" nous a confié Noël. Un cri de joie qui a surpris plus d'un de ses collègues, à commencer par la laborantine Madeleine : "le professeur a soudain frappé Billy, le môme qui nous apporte les cafés, ouais le stagiaire là, et puis il a hurlé EUREKA. Au début, on n'a pas trop compris, entre nous, ça faisait deux mois qu'à chaque déjeuner, le professeur nous parlait de son scénario de film de série B où Einstein butait des zombies".


Photo (objectif x 100000) du spermatozoïde en question

Ensuite, c'est l'ensemble des chercheurs de l'équipe qui entrevoient l'immensité de la découverte à laquelle ils viennent d'aboutir. Le testeur, Michel Shell, s'effondre en larmes : "j'ai donné 40 ans de ma vie pour ce projet, 40 ans! Je me sens vide".

Vide, c'est aussi le laboratoire dirigé par Noël, qui, depuis la découverte a été déplacé dans le Silicône Wall-e, au Québec. Le professeur a à présent une nouvelle idée en tête : prouver le lien entre la coupe de cheveux du spermatozoïde, et le QI du futur embryon. "Je sais que ça parait incroyable, on vient de découvrir la capillarité intra-sexuelle, mais nous devons avancer, et vite. Il me reste peu d'années avant de casser ma pipe, alors je veux y aller au maximum".


Le professeur Noël Bourde à l'âge de 11 ans, avec son cadeau d'anniversaire.

En douce, la femme de Noël, présente à la conférence de presse, nous glisse à l'oreille : "Noël n'a jamais supporté sa calvitie précoce". "Encore une fois, ce sont les ambitions personnelles des scientifiques qui orientent les recherches", a commenté, en colère, le porte-parole du Syndicat des Spermatozoïdes. Le professeur Bourde n'a pas souhaité commenter cette déclaration.

Anne de Chochult

dimanche 12 avril 2009

Dans la peau d'un morceau de patafix


Je ne suis plus jaune mais déjà gris. Pourquoi cela ? Ca fait déjà 35 ans, 35 ans vous m'entendez, que j'étouffe entre un mur en lambris dégueu et une affiche électorale de Jacques-Chaban Delmas dans la mairie du Poulmic. L'angoisse. On m'a oublié.

J'aurais tellement aimé être dans la chambre d'un ado rebelle qui change ses posters tous les deux jours et ainsi connaître une mobilité sociale sans précédent. J'aurais pu faire la rencontre de pokemons, de chevaux courant dans un champ de blé, de dauphins qui nagent dans un environnement mauve étoilé mais aussi de Sum forty one, puis trôner aux côtés (enfin derrière) Tokyo Hotel mais non, il s'en est fallu de peu.

Ma voisine de tablette, Georgette, elle a terminé chez un garagiste du Morbihan, qui a le bon goût de changer tous les ans son calendrier de femmes dénudées. Pas qu'elle aime vraiment ça Georgette mais au moins, ça l'aère ! Elle en voit défiler.

Si j'étais doué d'odorat, je me rendrais compte que je sens le rance. L'effet Jacques sans doute. Enfin bon, je ne peux pas me plaindre, j'aurais pu être un morceau de scotch. Dans le milieu des adhésifs, on les prend pas au sérieux.

Je sais pas pour combien de temps je vais coller encore. Et pourquoi ils virent pas Chaban-Delmas ? M'est d’avis qu’il est un peu has been ç’ui là...

Le Parti radical, moi j’adhère plus.

naÿv la nrf yee! avec Noëlle Désirets

samedi 11 avril 2009

Une grenouille qui sait rester simple

A la suite d’une décision du tribunal correctionnel de Montceau-les-Mines, toute citation de Bufo sera accompagnée de son qualificatif Rubropunctatus.

Arnoul de Chiny
Monsieur le grand connétable, vous êtes un grossier personnage.

Bufo Rubropunctatus
Vil capitaine tchécoslovaque, je vais t'apprendre à parler à Bufo Rubropunctatus, connétable de la seigneurie de Albuquerque de 1230 à 1234.

(ndla* : en fait entre Arnoul et Bufo y a concurrence parce que le géniteur de Arnoul c'est Manassès de Hierges le Connétable (par souci d’exactitude historique) et Bufo aussi a été connétable au Mexique)

Arnoul répondrait :
Uniquement dans Tecmo World Cup ‘92, amphibien mal léché !

Bufo Rubropunctatus, tout ire
Je t'ai coupé l'herbe sous le pied.

(ndla** : Dans Tecmo World Cup ‘92, Henri II de Castel était le rugueux capitaine de la vaillante et fière équipe tchécoslovaque, même si c'est uniquement dans Tecmo World Cup ’92 qu’elle est fière et vaillante. Son nom n’était dû qu’à une méprise : en effet, le dénommé Henri Giboulée portant déjà le numéro 1 dans l’équipe, Henri II de Castel avait hérité du deuxième du nom.)

Henri II de Castel
Tu es fou avec tes brochures, Bufo. Tu nous inondes de fascicules. Tu es un Pétrarque de la pire espèce.

Ensuite on met la photo d'Arnoul avec la légende :

Arnoul de Chiny portait une rondache chamarrée de fleurs, ce qui lui attirait les moqueries, les sarcasmes et les quolibets des autres enfants, dont l'insipide Héribrand, qui terrorisait Arnoul à l'école maternelle. (confer le célèbre épisode du "heaume de Colin Bayard")


Henri II de Castel
Tu es risible mon pauvre Arnoul, change de profile pic.

(ndla*** : Alexandre Nevski est fêté le 23 novembre et le 30 août)

Bufo Rubropunctatus
"T'façon çui-ci c'est un peu tous les jours sa fête"

Arnoul de Chiny, répondant à côté sur Gadou Gadou (ndla****: Serge Gainsbourg s’en tamponne)
Je sais pas pour toi mais moi j'ai que deux online friends dont une que je connais même pas parmi lesquels trois en amérique du nord et un en Union des Républiques Socialistes Soviétiques.

Henri II de Castel, sans aucune référence au fait que Bufo Rubropunctatus soit un crapaud chilien (ce qui colle vu qu’il était connétable au Mexique)
J'aimerais bien réussir ma vie.

Bufo Rubropunctatus
Tu pérores certes, mais qu'est-ce qui pourra sauver l'amour ?

(ndla***** : mais il faudra parler de l'indice de sécheresse de Palmer à un moment ou à un autre)

Bufo Rubropunctatus, infligeant un soliloque ronflant, pompeux, poussiéreux et chiant à ce sujet (ndla****** : Bufo il est toujours dans la provoc)
«L’indice de sècheresse de Palmer est fondé sur un modèle de l'«offre et de la demande» de l'humidité du sol. Si l'offre est directement calculée, la demande est plus complexe à établir puisqu'elle dépend de plusieurs facteurs -, comme la température et l'humidité du sol mais aussi de facteurs plus difficiles à calibrer comme les taux d'évapotranspiration et le taux de recharge. Palmer a tenté de pallier ces difficultés en développant un algorithme qui les approxime en se fondant sur les données facilement disponibles : températures et précipitation.»*******

Rémi Examy et naÿv la nrf yee!

*pour information : ndla = note de les auteurs.
**pour information : ndla = note de les auteurs.
***pour information : ndla = note de les auteurs.
****pour information : ndla = note de les auteurs.
***** pour information : ndla = note de les auteurs.
******pour information : ndla = note de les auteurs.
*******PALMER W.C., "Keeping track of crop moisture conditions nationwide: the new crop moisture index" Weatherwise, p. 21, 1968, pp. 156-161 (pour vous servir (ou pas)) sur wikipedia

vendredi 10 avril 2009

"Ninja Cheerleaders", de Myke Belly


Une larme coule sur un visage, le son du la flûte à bec se fait plus doux, et souligne la douleur de cette inconnue, dont on ne verra pas le regard, seulement la poitrine. C’est sur un symbole majeur de la féminité que s’ouvre, n’ayons pas peur des mots, ce drame bouleversant, d’une poésie rare et intemporelle.

Son réalisateur, Myke Belly, confirme aujourd'hui la particularité de son talent : savoir captiver avec un minimum. Exit les effets spéciaux numériques, surexploités de nos jours, et place à l’artisanat. Car oui, Myke Belly est un artisan, un compagnon du devoir, qui transcende les codes du genre établis par les industriels du cinéma.
Ici de la térébenthine remplace le maquillage de l’héroïne, là une corde fait office de boyaux pour un assassin manchot. La finesse de la mise en scène, magistrale, éclipse jusqu’au récent chef-d’œuvre « Gangsters Pompiers », feuille d’argent du Festival de Vannes 2007.

« Ninja Cheerleaders » est l’histoire de trois pom-pom girls, trois âmes errantes, poussées par un mauvais tour du destin à entrer comme ninja au service de Kim Jon-Il. Au-delà de l'acuité documentaire, il y a le petit miracle de l'incarnation, le pouvoir du cinéma face à la fatalité de la condition féminine.
Jouant avec les mots, le coquin auteur fait croquer aux mutines pom-pom girls une pomme. Les subtiles clins d'oeil cinématographiques font frissonner de nostalgie : "Are you talking to me?" hurle une des héroïnes face à son miroir. "Cours, Forêt, Cours" lance un figurant alors qu'un tsunami s'apprête à recouvrir la plus grande zone boisée de Corée.

C'est ce foisonnement du vivant qui intéresse Myke Belly, encore et encore. Inlassablement, le réalisateur filme les corps nus des héroïnes qui s’entrelacent pour atteindre l’infini. Les lames des sabres caressent la caméra comme pour revendiquer la part d’universalité qui existe au sein de la violence. Le spectateur, lui, repart les méninges en feu, et les sens en éveil.
Anne de Chochult

jeudi 9 avril 2009

Dans la peau d'un sandwich SNCF



On fait des boutades sur mon dos, sur ma croûte. Érigé en prototype de la maigreur, du piètre casse-dalle, du mauvais rapport qualité-prix, je suis pourtant un sandwich qui reste digne.

A-t-on déjà eu à douter de ma fraîcheur, dans mon sachet de cellophane de première main ? et ma mie, elle est pas bonne, ma mie ? Je comprends pas ce que j'inspire, en vrai je suis plutôt garni, à défaut d'être vernis. Triangle ou baguette, je me plie en quatre pour vous apporter cinq fruits et légumes par jour. Mais je fais pas de zèle : sur le Paris-Rouen de 15h45, vous me trouverez dans mon plus simple appareil.

Cela dit, depuis quelques temps, les cassolettes de pâtes à la carbonara ont pas mal la cote. J'attends les beaux jours, voir si les plats chauds, ils font encore les malins ! Mais mon vrai ennemi, c'est pas la lasagne en barquette alu, c'est le sandwich acheté en gare. Quelle plaie, celui-là ! C'est pas faute d'annonces qui grésillent indiquant la voiture 14 et un assortiment de boissons chaudes à faire pâlir le Fouquet's. Même qu'ils ont investi dans des revues crypto-politiques et des jeux à vertu didactique pour attirer le chaland depuis la voiture 3. D'ailleurs ceux de la voiture 3, c'est vraiment des frimeurs !

Mon premier client, c'est le gros moustachu de la première qui se pointe à 11H20 alors qu'il s'est enfilé à 9h47 sur la voie 3 douze viennoiseries à son petit-déj «bizness». Sa femme a beau lui avoir préconisé la salade fraîcheur sans vinaigrette, il en fera qu'à sa tête, le bougre !

Moi, je vous le dis tout net, j'ai pris le parti de ne pas être diététique, du coup je suis plutôt du côté de monsieur dans l'affaire. De toute façon, il est bien connu que voyager, ça fait maigrir, alors, autant en profiter ! Ce qui me rend chagrin, c'est que bientôt, la sncf va passer l'arme à gauche, ou plutôt à droite... j'ai bien conscience que mes jours sont comptés, mais c'est pas une raison pour en faire de même avec vos deniers !

naÿv la nrf yee! avec Noëlle Désirets


Image : un lien hypertexte qui vaut son pesant de cacahuètes
http://www.painlaboulangere.com/media/sandwich_viennois_sur_table_bistrot__003093800_1101_18122007.jpg



Dans la peau d’une boule de bowling en teck un samedi après-midi au Looping, bowling restaurant de Los Angeles


C’est reparti. 3 doigts suants s’infiltrent en moi et se fraient un chemin. Une fois la prise assurée, je suis brandie, agitée, et balancée sans vergogne.

Et c’est reparti….Je vire et virevolte à toute allure. Un roulé-boulé m’envoie contre une rangée de quilles, aussi raides que je suis ronde.

Et ce n’est pas fini… Je dégringole et me fracasse, fait un tour de passe-passe, et réapparait, crachotante, au bruit et à la fureur de cette salle, aux néons hurleurs et aux couples agitateurs.

Une pause, un break, un Kit Kat…N’importe quoi pour me sortir de là….De cette violence que l’on me fait, chaque jour, chaque soir, sans cesse. De ces hommes qui me saisissent de leurs mains trop rudes, de ces femmes qui me laissent tomber en gloussant de coquetterie, de ces êtres tapageurs qui, chaque  jour, chaque soir, mettent le feu aux boules.

Pourquoi ai-je atterri là ? Mystère et boule de teck…J’aurais aimé être une boule de pétanque, pour la bonne planque. Une boule de billard, pour les soirées en costard. Une boule de cristal, pour me faire la malle. Mais surtout une boule ronde, polie, sans orifices.

Les orifices sont à la boule de bowling  ce que le talon était à Achille : son point faible. Si j’étais polie, ah, qu’il serait facile de perdre la boule. Je glisserais, lourde, ronde, placide, telle la pèche du gros James, et nul ne pourrait me saisir, personne ne pourrait m’arrêter. Mais les trois orifices percés en moi sont ma croix : ils m’emprisonnent. Ils m’empêchent de fuir le Looping, bowling restaurant de Los Angeles.

Et c’est reparti…A peine ai-je eu le temps de souffler qu’arrive celui que je redoute et espère à la fois. Cet homme, trop grand, trop solitaire  pour être tendre. Chaque soir il vient. Chaque soir, il m’appelle ma belle, ma chérie, ma favorite. Il me dit des paroles tendres, que je suis sa boule de chance, sa bonne étoile,  son usine à strikes. Il me prend à la rude et à l’œillade. Il me vernit de sa salive. Il me mouline au bout du bras. Et il me m’envoie valser le long de la rampe.

Chaque soir je me dis que ne tiendrai pas un jeu de plus. Qu’il est bien trop fort et vigoureux pour moi. Et secrètement je l’espère. Secrètement je souhaite qu’il me casse.. Je souhaite qu’il me fissure, qu’il me fracasse, qu’il me terrasse et que je trépasse.

C’est reparti. Je suis lancée…Je glisse….Les quilles avancent vers moi, menaçantes, une armée de vestales au cou enrubanné. Elles avancent toujours plus vite….plus vite….Le vent siffle à mes côtés…Les lumières s’estompent….Ma vue se brouille….Je prie…Je prie pour que ce soit mon dernier tour de piste.

Bâle 

Dernier jour d’un stylo plume pudique

Couché sur la feuille blanche, je sentais mon corps de métal laqué se dessécher. Sur les verres poisseux des lunettes de mon maître, je me voyais mourir pour mes idées. Je pris une inspiration finale, et revis en l’espace de quelques secondes les derniers instants de ma courte existence.

Dans la boutique, la grosse dame qui m’époussetait chaque matin en chantant du Joe Dassin.
Mon application à chaque fois qu’un client m’essayait. Les rejets. Les gens qui préféraient une vieille Bic à moi. Et enfin, l’homme étrange qui m’acheta, et qui caressa trois fois sa moustache avant de dire « je prendrai celui-là ».

Ma fierté, mon envie de lui plaire, de coucher sur le papier tous les mots qu’il désirait.
Et le choc de notre première fois sur le cahier. Il me força à écrire des choses… épouvantables. Moi qui avais une belle plume, ce n’était pas pour transcrire les pensées lubriques d’un vieux cochon.

Au bout d’une heure, j’avais déjà du mal à surmonter ma peur de la feuille blanche. L’imagination de mon maître était sans limite, alors je dus prendre une décision. Tout en dessinant un pénis de morue et une femme à barbe qui s’accouplait à une gomme, je conclus que mon unique option était de jeter l’encre, même si cela signifiait mourir.
...

Terrifié, je commençai à baver alors que mon maître entamait le téton rongé par une murène d’une gladiatrice phénicienne. Je bavais de tout mon être. Mon maître me porta aux portes de sa bouche, et envoya une expiration massive sur ma plume.
Je suffoquai, mais bavai de plus belle.

Les taches le mirent dans une rage folle. Il me tripota dans tous les sens, mais je ne me laissai pas démonter. Je supportai la douleur. Comme téléporté dans l’Arizona, je me sentais sur le grill de la mort, et l’encre s’écoulait tragiquement à travers mes pores.

Quelques minutes plus tard, mon maître avait grillé toutes ses cartouches.

Je crachotai alors les dernières gouttes de vie qu’il me restait, et dans un ultime sursaut, je réalisai que je mourrais démembré : ce monstre avait poussé mon bouchon un peu trop loin.


Anne de Chochult
Hentai de Hokusai : "Le rêve de la femme du pêcheur"

mercredi 8 avril 2009

Dans la peau du P'tit Robert

Ce soir, la petite va vouloir jouer au Scrabble, les parents vont céder, et ça va encore être pour ma pomme ! Marre d'être utilisé pour des mots de moins de 7 lettres, comme si c'était là ma valeur ajoutée ! Nan, c'est vrai, parfois, on me sort pour des deux lettres. "H-U, ça existe nan ?". Faut pas me prendre pour un con, je vais pas faire du sur mesure ni deux poids deux mesures d'ailleurs.


Bon, j’admets, la petite, elle est dans mes petits papiers. J'fais exprès de planquer la forme subjonctive imparfait du verbe seoir quand son père essaie de lui balancer un mot compte triple à la tête.

On me sollicite toujours en fin de jeu, quand il ne reste plus que les Z, Y, W et autres fantastiques. Ils valent dix qui disent. C'est vraiment méconnaître le B-A-BA de l'alphabet paske moi, je peux vous en citer treize à la douzaine des vocables de qualité bricolés à partir de ces lettres rares.

De toute façon, au Scrabble, les parents bidouillent avec les chiffres au moment de compter les points. C'est toujours le cadet qui gagne. Forcément, il passe le brevet à la fin de l'année, faudrait pas qu'il le rate, tout ça parce qu’on lui a mis la pression avec les pluriels irréguliers. Moi, je pourrais leur dire aux parents, que le môme, c'est pas souvent qu'on le voit fourrer son nez dans mes pages. A 12 ans 1/2, pendant trois jours, il a pas arrêté de naviguer entre prostituée et péripatéticienne. Il doit avoir compris maintenant, ou alors c'est Internet, en tous cas, ça fait bien longtemps que j'ai plus eu affaire à lui !

Et le daron, sous ses airs de m'as tu vu en dîner, c'est plus d'une fois qu'il est allé vérifier le sens de "au pied de la lettre" dans mes pages roses du milieu dévolues aux expressions.

Bref, ce soir, on va encore me tirer de mon étagère pour des broutilles. Vivement la sortie de l’édition 2012 illustrée et en couleurs, qu’on me laisse déblatérer des notices étymologiques en paix !

naÿv la nrf yee! avec Noëlle Désirets

photo : http://www.henck.fr/album-photos/livres/petit-robert.jpg

jeudi 2 avril 2009

Here comes the LEGEND...

Ils inspirent des générations entières de pêcheurs.
Plus dédiés aux poissons qu'à leur propre vie,
ces hommes et ces enfants sont de véritables leaders d'influence.

Et pourtant, ils n'ont pas les chevilles qui enflent.

Voici...



Les 7 PÊCHEURS CAPITAUX

(passez la souris sur les photos pour connaître leurs nom et surnom dans le métier)







Flint Boyreth aka « The Kid »
Du haut de ses 12 ans, ce garçon à la bouille d’ange et au cheveu de paille a déjà capturé une trentaine de squales à mains nues. Une performance jamais égalée, si ce n’est le record du monde de Pirolisc Vladek, le polonais de 10 ans qui tua 190 lémuriens en 10 jours.

Officer Bringson aka « The Dude »
Formateur dans la Marine japonaise, spécialiste des grottes et inventeur de la désormais incontournable « spéléotraction », l’homme pêche depuis toujours, et expose ses trophés sur son blog www.pechepecheboy69.over-blog.fr .

Andy Bubble aka « The Fish Whisperer »
On raconte qu’Andy est né dans la mer, sa mère aurait été fécondée par une huître, un soir de pleine lune à La Beaule, par inadvertance. A notre connaissance, c’est le seul homme sur Terre à pouvoir communiquer en ischiais, la langue des poissons (voir Nemo en VO).

Brian aka « Clowny »
Extrêment drôle, révélé conjointement par le Jamel Comedy Club et le magazine Très pêche en 1996, Brian est le plus cocasse de la planète Pêche !

Jean-Luc aka « Jean-Cul »
Bien qu’il ait gagné le Gardon d’Or en 1979, Jean-Luc est resté durant moult années le bouc-émissaire des pêcheurs. Raillé, moqué, presque humilié, Jean-Luc n’a retrouvé son innocence qu’en 2003 où la communauté entière lui a fait une lettre d’excuses plates.

Mike Loyd aka « Uncle Pike »
Selon les rumeurs, il pêcherait avec ses cheveux et ferait de ses ongles morts des hameçons. Il est cependant d’une nature assez guillerette.

Peter Mc Fly aka « The One »
Elégant, fantaisiste, drôle, fascinant, les qualificatifs ne manquent pas pour décrire le style mythique de ce pêcheur hors pair. Il n’a laissé derrière qu’un héritier spirituel de sa technique flamboyante de pêche au harpon léché, héritier qui s’est malencontreusement fait happer par son propre hameçon en 1951.

Anne de Chochult

mercredi 1 avril 2009

Gislain Lambrusque et Philibert Flanchet,
nos envoyés spéciaux en Dordogne,
ont l'honneur de vous souhaiter un
JOYEUX POISSON D'AVRIL !


Hiro Mastumatsuno,
notre correspondant permanent en Haute-Loire
se joint à eux pour vous re-souhaiter
un SUPER POISSON D'AVRIL 2.0 !



La présente chronique est sponsorisée par "Très pêche", l'émission nocturne déjà culte de TF1.

Le pitch : Vous qui aimez capturer le carnassier ou la carpe sur les lacs et sur les fleuves... Pêcher à la mouche en Dordogne, au coup dans la Seine ou encore attraper l'Espadon Voilier dans les grands océans... La collection "Très Pêche" vous passionnera. (Copyright Lodge Production)

La critique : A vue de nez, c'est une émission comme les autres : des animaux, des hommes. Mais l'on a tort de surestimer les nez, car "Très pêche" est bien plus qu'un simple documentaire sur la pêche. C'est une tranche de vie des pêcheurs, ces êtres patients et philosophes, tel Gérard, le "roi du gardon de Villebois-la-Valette". L'homme a le regard posé, la gorge sèche. La complicité qu'il entretient avec les gardons qu'il pêche est touchante, presque bouleversante. Les yeux dans les yeux, Gérard et son gardon ne font qu'un, et sont complémentaires à la fois : "je te donne mes écailles, prends mes pieds, ma chair et mes os" semble être écrit sur leur pacte indicible et invisible. Mais le pêcheur garde les pieds sur terre, même si son coeur appartient aux rivières de France. Un coeur bien mal en point depuis que Charles, sa femme, l'a quitté pour un autre, collectionneur de papillon. Imaginez l'insulte pour cet homme qui ne préfère rien à l'eau, si ce n'est un bon Picon bière.

Bref, "Très pêche" est une émission à regarder en famille, et surtout... sans modération.

Très bon mois d'avril à tous!

Anne de Chochult, au rapport.

Les pixels du père de Zhora : L'ultime révélation

Repixelisons tout cela afin d'y voir plus clair.
...

Le père de Zhora Dati est donc l'homme qui se cache sous ce costume de Casimir...