Probabilité de chance de risque = 100% puissance quatre

Probabilité que tout se passe bien = zéro.

"Reader, I think proper, before we proceed any farther together, to acquaint thee, that I intend to digress, through this whole history, as often as I see occasion."

Henry Fielding, Tom Jones

vendredi 24 juillet 2009

Harvey Milk, un polar bavard et décousu

Un film qui passe totalement à côté de son sujet

Guilleret et plein d’a-priori positifs, je m’apprêtais, avant même de l’avoir vue, à qualifier cette œuvre de “néo-polar fantasmagorique”. Quelle ne fut pas ma déception en tombant sur ce film brouillon et sans rythme !

Où sont les truands ? La prohibition, c’est du mouton ? Ont-ils baîllonné la pègre ? Comme me le faisait judicieusement remarquer mon acolyte sis à ma gauche, “je comprends rien à ce film.”

Ces gens ont-ils lu Agatha Christie ? Les règles sont pourtant simples : le crime a lieu au début et ensuite on enquête. Fort de ces principes gravés dans le tarama, j’ai trépigné deux heures dans mon fauteuil à attendre que le héros se fasse zigouiller, encadré par des individus peu recommandables à l’argot de charretier.

Résultat des courses : il se fait descendre par un animal politique sans charisme, personnage à la psychologie peu élaborée, au fonctionnement confus et aux motifs matérialistes.

Quant à l’opéra, entendons-nous bien, il n’a franchement rien à faire dans cette histoire.


Une critique politique qui peine à émerger

À la 52e minute pourtant, une sensation agréable et brillamment exprimée par Julien Clerc (“C'est mon espoir, c'est ma victoire”) m’a envahi.

L’irruption d'un journal télévisé au look étrangement seventies ainsi que d’une représentation cartographique de la Floride (initiative certes louable, mais elle était trop peu détaillée, à l'instar du code couleur, bien sommaire à mon goût) a failli me faire bondir de mon fauteuil en polypropylène expansé et retourner ma veste tel l’Italie en 1915. Je croyais enfin toucher du doigt le nerf de la guerre : il s'agissait d'un film politique ! Avec pour sujet central, certes traité de façon plutôt elliptique, les relations tumultueuses de la Californie et de la Floride.

Que nenni ! Victime de ce jeu de dupes, je compris que mon doigt n’avait rien touché du tout, mais avait été seulement entraîné dans un engrenage diabolique : l’illusion du sens.*


Par contre, ça donne méga envie de traverser l'Atlantique.




Note de la rédaction : toutes nos plus plates confuses à Gus Van Sant et à Géo Trouvetou réunis. Le type qu'on a trouvé dans un magasin dont on ne peut citer le nom mais qui est super chouette en plus c'est les soldes profitez en n’a pas compris le mot "gay" (en même temps, il a 4 ans)

*Confer ibid mutatis mutandis sous la direction de traduction du russe première édition 1864


..

1 commentaire:

  1. J'ai été comme vous déçu de ce que le suspense soit absent de la pellicule ; surtout, quelle déception de voir le réalisateur passer à côté d'un sujet si trépidant, à savoir la rivalité est-ouest sur la Sun Belt.

    Un vrai ratage !

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